Dernier patrouilleur de type P400 de la Marine, La Glorieuse a tiré sa révérence

En mars, dernier patrouilleur de type P400 encore en service au sein de la Marine nationale, La Glorieuse a assuré ses dernières missions de souveraineté dans zone économique exclusive [ZEE] française et effectué une escale à Rabaul [Papouasie-Nouvelle-Guinée] avant de repartir pour l’opération de police des pêches « RAI BALANG », menée en lien avec un avion C-130 de la garde-côtière américaine [US Coast Guard], au profit des pays de la région.

Cela étant, la prochaine fois, ce sera un autre navire de la Marine nationale qui sera engagé dans une telle opération. En effet, comme attendu, le Patrouilleur outre-Mer [POM] « Auguste Bénébig », premier d’une série qui comptera six unités, a été réceptionné à Nouméa par la Direction générale de l’armement [DGA] le 5 mai dernier.

« Cette réception conclut une campagne d’essais à la mer sur le navire, commencée à Brest fin 2022, poursuivie pendant son déploiement de longue durée de Brest à Nouméa entre le 14 janvier et le 3 avril 2023, et complétée depuis sur zone », a expliqué la DGA, via un communiqué publié cette semaine.

Et d’ajouter : « Cette campagne a été conduite par les experts de la DGA en lien étroit avec les marins de l’équipage et de la commission permanente des programmes et des essais [CPPE] ainsi que les représentants du chantier naval constructeur, Socarenam ».

Désormais, il revient à la Marine nationale de vérifier les caractéristiques militaires du nouveau patrouilleur, en vue de son admission au service actif d’ici quelques semaines.

Mais l’arrivée du POM « Auguste Benebig » en Nouvelle Calédonie implique le retrait du service actif [RSA] de La Glorieuse, au bout de 36 ans d’opérations… et d’une ultime participation à l’exercice interarmées et multinational Croix du Sud.

Selon la Marine nationale, La Glorieuse aura parcouru 667’460 nautiques [soit plus de trente fois le tour de la Terre] au cours de 2’900 jours de navigation. et elle aura effectué 309 escales et visité 23 pays différents. S’il a essentiellement assuré des missions de police des pêches, le patrouilleur a souvent été sollicité pour apporter de l’aide humanitaire aux pays de la région frappés par des catastrophes naturelles. Et il a également pris part à des expéditions scientifiques.

Quoi qu’il en soit, la fin de La Glorieuse est aussi celle des patrouilleurs P400, dont dix exemplaires furent construits entre 1981 et 1987 par Constructions mécaniques de Normandie [CMN]. Les premiers furent retirés du service entre 2009 et 2012… sans attendre le lancement du programme BATSIMAR [Bâtiments de surveillance et d’intervention maritime] dont il était à l’époque question pour les remplacer.

Finalement, le renouvellement des moyens utilisés par la Marine dans les territoires et collectivités d’outre-Mer fut amorcé par la mise en service de trois Patrouilleurs Antilles-Guyane [PAG], puis par le lancement du très attendu programme POM. Et ils permettront de disposer de capacités bien supérieures à celles offertes par les P400.

« Un Patrouilleur outre-mer, c’est 1500 tonnes de déplacement contre 400 tonnes pour un P400. Il y a une plateforme pour un drone, des moyens satellitaires, une drome consistante, un radier et trente hommes d’équipage On peut faire beaucoup de choses avec cela! À moyens constants, la performance sera bien supérieure », a ainsi souligné l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale, lors d’une audition parlementaire.

Photo : Marine nationale

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]