L’Allemagne va acheter 50 véhicules de combat d’infanterie Puma pour 1,5 milliard d’euros

En décembre, Christine Lambrecht, alors ministre allemande de la Défense, avait annoncé que la commande d’un nouveau lot de véhicules de combat d’infanterie [VCI] Puma allait être suspendue jusqu’à nouvel ordre, tant que les problèmes de cet engin ne seraient totalement réglés.

En effet, cette décision fut prise après des soucis techniques survenus sur 18 Puma, lors de manoeuvres visant à préparer la Panzergrenadierbrigade 37 à prendre l’alerte de la Force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [Very High Readiness Joint Task Force] de l’Otan.

Pour rappel, déclaré pleinement opérationnel en 2021, après avoir déjà connu de nombreux problèmes techniques, le Puma est un VCI affichant une masse d’une trentaire de tonnes [selon les variantes] pouvant transporter six fantassins équipés, en plus de ses trois membres d’équipage. Chenillé, il est armé d’un canon de 30 mm ou d’une tourelle MELLS équipée de deux missiles anti-chars Spike. À terme, il doit remplacer les Marder de la Heer [force terrestre allemande, ndlr], en service depuis les années 1970.

Le ministère allemand de la Défense a-t-il reçu l’assurance des industriels – à savoir Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall Landsystem – que les problèmes du Puma était désormais de l’histoire ancienne… Ou bien, nécessité faisant loi, est-il passé outre, alors que, par ailleurs, l’offre faite par les fabricants était sur le point d’arriver à expiration?

Toujours est-il que le 10 mai, le Bundestag [chambre basse du Parlement d’outre-Rhin] a donné son feu vert à l’acquisition de 50 exemplaires de plus, pour un montant de 1,5 milliard d’euros. Au passage, le prix unitaire a augmenté singificativement… dans la mesure où un Puma côutait jusqu’alors 18 millions d’euros. Ce qui n’était déjà pas donné…

Cest « un bond en avant en termes de protection des soldats, d’efficacité et de mobilité », s’est félicité Boris Pistorius, qui a succédé à Mme Lambrecht en janvier. « Oui, le Puma a eu ses difficultés, comme tout grand système d’arme en cours de développement. […] Mais nous avons besoin d’un système robuste, qui soit prêt à faire la guerre », a-t-il ajouté. « L’armée s’est prononcée avec insistance et catégoriquement en faveur de ce véhicule de combat d’infanterie », a-t-il encore fait valoir.

Prélevée sur le fonds spécial pour la Bundeswehr, doté de 100 milliards d’euros, l’enveloppe pour la commande de ces 50 Puma tient aussi en compte du soutien logistique. En outre, il est aussi question d’une option portant sur 179 blindés supplémentaires pour un montant estimé à 4,8 milliards d’euros. Cependant, les députés allemands ont posé des conditions, en exigeant notamment d’être tenus informés de l’évolution du programme ainsi qu’un effort au niveau du maintien en condition opérationnel [MCO].

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