Un piroguier du 3e Régiment Étranger d’Infanterie porté disparu après un accident sur le fleuve Oyapock [MàJ]

Dans la soirée du 7 mai, lors d’une poursuite de « garimpeiros » [orpailleurs clandestins] sur le fleuve Oyapock [Guyane], un piroguier du 3e Régiment Étranger d’Infanterie [REI] est tombé à l’eau tandis qu’un militaire de l’Escadron de gendarmerie mobile 14/1 de Satory a été blessé.

« Lors d’une mission dimanche soir sur le fleuve Oyapock, un piroguier militaire est accidentellement tombé à l’eau. Il est pour l’instant porté disparu. Les recherches sont toujours en cours », ont effet indiqué les Forces armées en Guyane [FAG], peu après les faits.

A priori, et selon la préfecture de Guyane, la pirogue des militaires aurait heurté un arbre alors que les conditions météorologiques étaient mauvaises au moment des faits. La même source a précisé que trois plongeurs ont été envoyés sur place, de même que deux hélicoptères. Pour le moment, les recherches menées pour retrouver le piroguier du 3e REI se sont révélées infructueuses. Elle doivent se poursuivre ce 9 mai.

Le piroguier disparu, Guy Barcarel, est aussi le chef coutumier des Amérindiens Teko de Camopi et membre du Grand Conseil Coutumier. A priori, il avait été recruté par le 3e REI en tant que « militaire commissionné« , c’est à dire selon un statut qui permet aux Armées de trouver des compétences rares [si ce n’est très rares] dont elles ont ponctuellement besoin. Une liste des emplois ouverts à ce type de recrutement est publiée par décret.

Cela étant, pendant longtemps, les piroguiers employés par les FAG et la gendarmerie en Guyane n’avaient pas de statut particulier. Ce qui avait été dénoncé par un rapport du Sénat, publié en 2010.

« Les fleuves Maroni et Oyapock ne sont pas répertoriés dans la nomenclature des voies navigables et fleuves flottables, ce qui implique que les personnes qui circulent sur ces fleuves le font à leurs risques et périls. […] De plus, les piroguiers qui participent à des opérations risquées sont, de ce fait, exposés aux mêmes dangers que les militaires qu’ils transportent. […] Or, le fait de pouvoir disposer de piroguiers locaux qui connaissent parfaitement les détours et les pièges des fleuves guyanais est essentiel pour
nos forces armées », avaient expliqué les rapporteurs, avant d’estimer que leur donner un statut était donc « indispensable ».

Depuis, par exemple, la Gendarmerie ne recrute plus de piroguiers civils. « Les recrutements se font essentiellement sous le statut de gendarme adjoint volontaire, emploi particulier [GAVEP] », souligne ainsi le syndicat FO des personnels civils de la Gendarmerie.

MàJ – 10.05.2023

Le corps sans vie de l’adjudant Guy Barcarel a été retrouvé par une patrouille des FAG, ce 10 mai.

« Engagé comme sous-officier commissionné au titre du 3e régiment étranger d’infanterie le 1er janvier 2016, l’adjudant Guy Barcarel était particulièrement investi dans la lutte contre l’orpaillage illégal. Il était chef des piroguiers de la base opérationnelle avancée de Camopi. Promu adjudant le 1er janvier 2022, il était titulaire de la médaille de bronze de la défense nationale et de la médaille de la protection militaire du territoire avec agrafe Harpie », a précisé le ministère des Armées, via un communiqué.

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