Les Émirats arabes unis ont l’intention d’annuler leur commande de 12 hélicoptères H225M Caracal

En décembre 2021, l’achat de 80 chasseurs-bombardiers Rafale F4 auprès de Dassault Aviation avait éclipsé celui de 12 hélicoptères de manoeuvre H225M Caracal, pour environ 800 millions d’euros.

« Ce contrat s’inscrit dans le cadre du partenariat stratégique entre la France et les Émirats arabes unis. Il illustre un objectif commun : disposer d’équipements de défense similaires afin de gagner en interopérabilité et promouvoir la coopération opérationnelle entre nos deux forces armées », s’était félicité le ministère des Armées, à l’époque. Et celui-ci de préciser que les 12 H225M Caracal commandés par Abou Dhabi allaient être « entièrement produits et assemblés en France, sur le site industriel d’Airbus Helicopters de Marignane ».

Puis, en juin 2022, les Émirats arabes unis versèrent à Airbus Helicopter un premier acompte, ce qui marquait alors l’entrée en vigueur du contrat signé six mois plus tôt. Aussi, et contrairement à ce qu’il s’était passé avec la Pologne, qui avait commandé 50 Caracal pour trois milliards de dollars, on pensait qu’un retour en arrière pourrait plus être envisagé. Mais c’était visiblement faire preuve d’un trop grand optimisme…

En effet, à l’occasion donné le 8 mai au site spécialisé Breaking Defense, Muammar Abdulla Abushehab, le président du Conseil Tawazun, un organisme gouvernemental indépendant travaillant en étroite coopération avec le ministère émirati de la Défense, a annoncé que le contrat relatif aux 12 H225M Caracal avait finalement été résilié.

« Nous avons récemment résilié un contrat avec Airbus Helicopters pour l’achat d’hélicoptères H225. Nous avons eu du mal à poursuivre le contrat en raison du coût élevé du cycle de vie, des limites à la conception modulaire pour de futures exigences et d’une proposition technique complexe », a en effet déclaré M. Abushehab.

« Ce n’est pas une décision politique », a-t-il précisé. Elle a été motivée par « des raisons financières et techniques », a-t-il insisté. « L’entreprise n’avait pas la motivation sérieuse pour répondre à nos demandes et aux exigences pressantes du grouvernement. L’incapacité à atteindre les objectifs de [création de] valeur dans le pays a été un autre facteur qui a joué en faveur de la résiliation du contrat », at-il ajouté M. Abushehab.

Les transferts de technologie et les retours industriels [offset] sont des points sur lesquels le Conseil Tawazun est particulièrement vigilant. « À l’heure actuelle, notre notre objectif principal est de développer la valeur dans le pays à travers toutes les opérations que nous entreprenons en collaboration avec nos partenaires locaux et internationaux », a expliqué son président.

Et, à ce titre, les industriels de la défense « peuvent désormais obtenir des crédits compensatoires en participant à des activités économiques qui stimulent l’économie locale, accélèrent le transfert de technologie et de savoir-faire, offrent des opportunités d’emploi et de formation et améliorent la chaîne d’approvisionnement », a-t-il conclu.

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