Bientôt un avion d’entrainement britannique pour la préparation opérationnelle des pilotes de chasse français?

Dans leur récent rapport sur la préparation opérationnelle des forces armées, les députées Brigitte Lino et Anna Pic ont rapporté que l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] était en train d’étudier « l’opportunité d’avoir recours à un prestataire pour remplir des fonctions de force adverse ‘Rouge’ [Red Air] », qui lui permettrait de « décharger les unités qui remplissent aujourd’hui le rôle des forces ennemies lors des entraînements les plus simples et de concentrer pilotes et matériels sur des missions de haut niveau, requérant des savoir-faire plus complexes ».

Plus tôt, lors d’une audition au Sénat, le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], fit valoir qu’il pourrait être intéressant de « soutenir la création d’un champion Red air français pour répondre aux besoins qui se développent », sous réserve de trouver un « modèle économique » compétitif vis-à-vis des besoins d’entraînement.

Cependant, la volonté de voir émerger un « champion français » du Red Air a pris un coup en janvier, avec la fin de l’ESSD [Entreprise de Services de Sécurité et de Défense] ARES, née du rapprochement entre SDTS et SECAMIC et dont la flotte était alors composée de 9 Aermacchi MB339C et d’un Cessna 337.

« Chers clients et partenaires, nous tenons à vous informer que la société ARES n’est plus en activité depuis le 1er janvier 2023. Nous vous remercions pour votre confiance et votre fidélité tout au long de ces années. Nous vous invitons désormais à vous adresser à la société SDTS pour vos besoins de missions aériennes, ou à la société SECAMIC pour vos besoins en termes de modernisation et intégration de systèmes [MRO] et maintenance en condition opérationnelle [MCO] d’aéronefs », a en effet annoncé l’entreprise, via un bref message posté sur son site Internet.

Quoi qu’il en soit, les activités liées à l’entraînement des forces aériennes se poursuivent… mais sous la bannière de la seule SDTS. Or, celle-ci nourrit encore des ambitions. En témoigne l’accord qu’elle a signé avec le constructeur aéronautique britannique Aeralis.

« SDTS a signé un protocole d’accord avec le développeur d’avions militaires britanniques transformationnels Aeralis. [Il] permettra à SDTS d’être prêt avec un avion de nouvelle génération pour répondre aux besoins futurs de Red Air en Europe, d’ici 2030 », a en effet annoncé l’entreprise française, le 26 avril.

L’avion en question est encore en cours de développement, lequel bénéficie du soutien du Rapid Capabilities Office [RCO] de la Royal Air Force. Il s’agit d’un chasseur léger à réaction pouvant se transformer en trois versions différentes en fonction des besoins [entraînement de base, formation avancée, attaque]. Pour cela, il suffirait de lui changer ses ailes et sa motorisation [qui peut être double ou simple], 85% des composants devant être communs à toutes les déclinaisons de cet appareil. Ce qui permettrait de réduire de 30% le coût de possession d’une telle flotte.

« Ce partenariat entre Aeralis et SDTS est une formidable opportunité de développer une solution unique pour répondre aux vastes besoins RED AIR des Forces européennes », a commenté Emmanuel Pasqualini, le Pdg de l’ESSD française.

Avec cette option mise sur l’avion modulaire d’Aeralis, SDTS pourrait se substituer à l »escadron d’entraînement 3/8 Côte d’Or, quand celui-ci devra retirer du service ses Alphajet. Cependant, ce ne sera pas suffisant pour « durcir » la préparation opérationelle des pilotes de chasse français.

Photo : Aeralis

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