Développé par l’Ukraine, le drone sous-marin « Toloka » sera une nouvelle menace pour les navires russes

Le 24 avril, la base navale russe de Sébastopol [Crimée] a une nouvelle fois fait l’objet d’une attaque ukrainienne menée par des drones de surface chargés d’explosifs. Mais selon Mikhaïl Razvojaïev, le gouverneur de la région nommé par Moscou, elle a été mise en échec.

« Une tentative d’attaque contre Sébastopol a été repoussée à partir de 3h30 du matin. […] Un drone de surface [naval] a été détruit par les forces anti-sabotage et un deuxième a explosé tout seul », a expliqué le reponsable, assurant qu’aucune infrastructure n’avait été touchée, l’attaque ayant été déjouée dans une rade à l’extérieur du port, lequel abrite le quartier général de la Flotte russe de la mer Noire.

Étant donné qu’il est devenu plus difficile de tromper la vigilance des forces russes avec de tels drones de surface, les forces ukrainiennes pourront prochainement compter sur une nouvelle arme, mise au point par la plateforme de coordination Brave-1, dédiée à l’innovation technologique.

En effet, a récemment rapporté l’analyste HI Sutton, spécialiste des questions navales, Brave-1 a récemment dévoilé le « Toloka », un drone semi-submersible. Ou plutôt une sorte de « torpille rôdeuse ».

De forme tubulaire, cet engin est doté d’une grande quille et de deux ailerons horizontaux. Des propulseurs sont installés à leur extrémité. En outre, il est équipé d’un mât doté d’un système de communication et d’une caméra électro-optique.

Sans livrer plus de détails techniques, Brave-1 a présenté trois versions de ce drone sous-marins : le TLK150, doté d’une autonomie de 100 km et pouvant emporter 50 kg d’explosifs, le TKL400, capable de parcourir 1200 km avec une charge de 500 kg et le TLK1000, dont la portée serait de 2000 km, avec une charge explosive de 5 tonnes.

Évidemment, même s’il ne sera pas forcément silencieux une fois en immersion, ce submersible « dronisé » sera beaucoup plus difficile à détecter par les navires russes croisant au large des côtes ukrainiennes… mais aussi plus redoutable puisqu’il pourra frapper une cible sous la ligne de flottaison.

La plateforme Brave-1 a été créée par le gouvernement ukrainien afin d’encourager les collaborations entre les industriels et les les forces armées, en founissant un soutien financier er « informationnel ».

Depuis le début de la guerre, les forces ukrainiennes ont fait preuve d’une certaine agilité en matière d’innovation, tant sur le plan des opérations que sur celui des équipements. Par exemple, elles ont réussi à adapter le missile anti-radar américain AGM-88 HARM sur leurs MiG-29 en moins de trois semaines. Ou encore, comme l’a souligné le général Vincent Breton, le directeur du centre interarmées de concepts, doctrines et expérimentations [CICDE], lors d’une audition parlementaire, elles ont « dupliqué en quelque sorte, le modèle d’Amazon dans le domaine du soutien logistique, avec un système très impressionnant ».

En effet, avait-il alors expliqué, « un commandement de théâtre ou les petites unités peuvent commander ce dont elles ont besoin par l’intermédiaire d’une petite application, et le reçoivent dans les jours qui suivent ».

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