La Roumanie a commandé 18 drones tactiques turcs Bayraktar TB-2 pour 290 millions d’euros

Après la Pologne, la Roumanie sera le second pays de l’Union européenne [UE] à mettre en oeuvre des drones tactiques Bayraktar TB-2. En effet, Bucarest vient de commander 18 appareils de ce type auprès du constructeur turc Baykar, dans le cadre d’une procédure de gré à gré [c’est à dire sans appel d’offres]. Le montant du contrat est de 321 millions de dollars [soit environ 290 millions d’euros].

Cette annonce était attendue puisque le ministère roumain de la Défense avait demandé l’autorisation du Parlement pour lancer la procédure d’achat. À l’époque, il était question d’un investissement de 300 millions d’euros, ce qui devait permettre de financer, outre la livraison des drones, la formation des opérateurs et le soutien logistique.

« L’acquisition de drones Bayraktar TB-2 vise à mettre en œuvre les objectifs capacitaires assignés à la Roumanie dans le cadre du processus de planification de la défense de l’Otan. Elle contribue également à la réalisation des objectifs du programme concernant la transformation de l’armée roumaine jusqu’en 2040 », avait soutenu le ministère roumain de la Défense.

Pour rappel, d’une envergure de 12 mètres pour 6,5 mètres de longueur et une masse au décollage de 650 kg, le TB-2 peut emporter quatre missiles guidés, dont deux MAM-L et deux MAM-C, de conception turque. Ayant une autonomie d’au-moins 24 heures, son rayon d’action est de 150 km.

Le TB-2 a bâti sa réputation avec ses engagements au combat en Syrie, en Irak, en Libye, au Haut-Karabakh et, plus récemment, en Ukraine, où, dans un contexte de « haute intensité », il a été impliqué dans des frappes ayant visé les colonnes blindés russes venues de Biélorussie ainsi que dans le naufrage du croiseur Moskva [il aurait servi de leurre, ndlr]. Depuis, le rôle de ce drone dans les combats est devenu marginal… Soit parce qu’il a subi une forte attrition, soit parce que les conditions du champ de bataille ne permettent plus de l’engager.

« Les TB-2 ukrainiens ont difficilement pu jouer un rôle stratégique, même s’il est certain qu’ils ont contribué à enrayer l’assaut russe et à soutenir la réussite des opérations menées durant la première moitié du conflit, en profitant des défauts initiaux adverses de coordination entre manœuvres terrestre et anti-aérienne », a ainsi souligné l’Institut français des relations internationales [IFRI] dans une récente note [.pdf].

Cependant, poursuit-il, l’exploitation médiatique des frappes réalisées par ces TB-2 a servi la « mobilisation nationale » et permis de démontrer que les forces ukrainiennes « étaient en mesure d’infliger des dégâts aux envahisseurs », ce qui a renforcé la position de Kiev « face à des soutiens internationaux hésitants sur ses capacités de résistance et sur la pertinence de lui fournir des armes de plus en plus sophistiquées ».

Quoi qu’il en soit, les TB-2 que vient de commander Bucarest seront mis en oeuvre par la force terrestre roumaine [Forțele Terestre Române]. Celle-ci recevra également 21 autres drones tactiques Watchkeeper X [soit sept systèmes], dans le cadre d’un accord conclu en décembre dernier avec l’israélien Elbit Systems pour un montant maximal de 408 millions de dollars.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]