L’armée de l’Air et de l’Espace divise par deux ses ambitions pour sa prochaine mission en Indo-Pacifique

En mars 2021, lors d’une visite à la base aérienne [BA] 113 de Saint-Dizier, Florence Parly, alors ministre des Armées, avait affirmé que l’armée de l’Air et de l’Espace [AAE] nourrissait l’ambition de « projeter » vingt chasseurs-bombardiers Rafale et dix avions-ravitailleurs A330 MRTT Phénix jusqu’à 20’000 kilomètres de la Métropole, en 48 heures, d’ici 2023.

Et comme l’avait précédemment expliqué le général Philippe Lavigne, son chef d’état-major [CEMAAE] à l’époque, l’enjeu pour l’AAE allait être de démontrer sa capacité à projeter autant d’avions sur de longues distances de « manière autonome » afin de « conduire dans la durée une campagne aérienne ».

Deux ans plus tard, cette ambition a été revue drastiquement à la baisse… En effet, évoquant, lors d’une récente audition à l’Assemblée nationale, la mission de type « Pégase » [Projection d’un dispositif aérien d’EnverGure en Asie du Sud-Est] qui aura lieu en juin prochain, l’actuel CEMAAE, le général Stéphane Mille, a suggéré que le nombre de Rafale et d’A330 MRTT « projetés » dans la région Indo-Pacifique allait être divisé par deux.

« Au bilan, la modernisation de nos vecteurs aériens – Rafale, A400M, MRTT – confortera notre capacité à projeter de la puissance aérienne loin, partout sur le globe, en particulier dans nos outre-mer et dans la zone Indo-Pacifique », a d’abord soutenu le général Mille.

Puis, a-t-il ajouté, une « illustration de cette capacité est le prochain déploiement Pégase, fin juin 2023 : dix Rafale, cinq MRTT et quatre A400M rejoindront la Malaisie en quarante-huit heures, avant de participer à un exercice global à grande échelle [LSGE] à partir de l’île de Guam », où est implantée une importante base américaine.

Cependant, les moyens engagés dans cette prochaine mission PEGASE serontt beaucoup plus importants que lors des précédentes éditions, celles-ci ayant mobilisé seulement trois Rafale, un A400M, un avion ravitailleur C-135 et un A310.

Par ailleurs, la distance la France et la Malaisie est d’environ 10’000 km… Tandis que l’île de Guam est située à près de 5’000 km du territoire malaisien.

Pour rappel, la Force aérienne royale de Malaisie [Tentera Udara Diraja Malaysia – TUDM] avait été tentée par l’achat de Rafale en 2017 afin de remplacer ses douze MiG-29 Fulcrum. Depuis, ces appareils ont été retirés du service… Et après avoir lorgné sur les ex-F-18 Hornet koweïtien, Kuala Lumpur a opté pour des chasseurs légers KA-50 « Golden Eagle » sud-coréens.

Quoi qu’il en soit, et pendant que les Rafale et les Phénix participeront aux manoeuvres prévues à Guam, les « A400M prendront part à plusieurs activités au bénéfice des forces stationnées en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie », a précisé le général Mille. Et de « nombreuses escales valorisées permettront, au cours du déploiement, de renforcer nos liens avec nos principaux partenaires de la région – je pense à Singapour, à l’Indonésie, à la Corée du Sud, au Japon, au Qatar et à Djibouti », a-t-il conclu.

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