Plusieurs avions de combat MiG-29 égyptiens ont été endommagés ou détruits au Soudan

Ayant succédé à Ahmed Awad Ibn Auf à la tête du Conseil militaire de transition mis en place après la chute du régume d’Omar el-Béchir, le général Abdel Fattah al-Burhan prit ensuite la tête d’un « Conseil souverain » devant baliser le chemin vers une transition démocratique au Soudan.

Seulement, en octobre 2021, sur fond de tensions avec le gouvernement d’Abdallah Hamdok, le général al-Burhan fit arrêter les ministres et les membres civils du Conseil de souveraineté. Puis, le 11 novembre, il forma un nouveau « Conseil de souveraineté de transition » dont il prit les rênes, avec, pour numéro deux, le général Mohamed Hamdan Dogolo [alias Hemeti], ce dernier étant incournable en raison de sa mainmise sur les Forces de soutien rapide [FSR], un puissant groupe paramilitaire issu des milices arabes Janjawid, qui terrorisèrent les populations du Darfour en 2003.

Ces dernières années, et outre le rôle qu’elles ont joué lors des troubles politiques ayant agité le Soudan depuis 2019 et les exactions qu’elles ont continué à commettre au Darfour en 2014/15, les FSR ont notamment combattu les rebelles Houthis au Yémen et sont également intervenues en Libye, aux côtés du groupe paramilitaire russe Wagner, avec lequel elles entretiennent des liens étroits. Par ailleurs, elles se financent via groupe Al-Junaid qui, fondé par « Hemedti », exploite des mines d’or.

Étant donné que l’aide économique internationale est suspendue depuis le coup d’État d’octobre 2021, un nouveau plan de transition démocratique fut mis sur la table en décembre dernier. Et celui-ci prévoit l’intégration des FSR [dont l’effectif n’est pas connu] au sein de l’armée régulière soudanaise.

Et, dans le même temps, très probablement alimentée par des influences étrangères [notamment celles de l’Égypte et de l’Éthiopie, avec le « méga » barrage de la Renaissance construit sur le Nil pour enjeu], la rivalité entre le général al-Burhan et « Hemedti » prit de plus en plus d’ampleur, au point d’éclater en violents affrontements entre l’armée régulière et les FSR, le 14 avril.

Ainsi, en quatre jours, ceux-ci ont déjà fait environ 200 morts et plus de 2000 blessés. Des frappes aériennes, effectuées par des MiG-29 de la force aérienne soudanaise, ont visé des quartiers de la capitale, Karthoum, où les FSR prétendent avoir pris le contrôle de la résidence présidentielle, de l’aéroport et d’autres infrastructures clés. Ce que dément l’armée régulière.

Ce qui est en revanche certain, c’est que les rebelles se sont emparés de la base militaire de Merowe, située à environ 300 km au nord de Khartoum. Et cela alors qu’un détachement de la force aérienne égyptienne y était déployé, avec un nombre indeterminé d’avions de combat MiG-29M/M2 « Fulcrum ». A priori, ces appareils avaient été envoyés au Soudan pour prendre part à l’exercice conjoint « Niles Eagle 2″… Mais ils y sont finalement restés… Le général al-Burhan ayant le soutien du Caire.

Quoi qu’il en soit, les aviateurs égyptiens, dont « plusieurs » pilotes, ont été faits prisonniers par les rebelles du FSR. Via un communiqué diffusé dans la soirée du 14 avril, l’état-major égyptien a assuré qu’il s’efforcerait de faire libérer son contingent, précisant que celui-ce se trouvait au Soudan pour « mener un entraînement conjoint » avec la force aérienne soudanaise.

Quant aux MiG-29, leur sort est incertain… Du moins l’était-il jusqu’à la diffusion d’une photographie prise par satellite, le 17 avril. Ainsi, on constate qu’au moins l’un d’entre-eux a été détruit. Et probablement que deux autres ont été endommagés, à en juger par la fuite de kérosène visible sous l’un d’eux.

En outre, un hangar abritant possiblement au moins deux autres Mig-29 égyptiens a visiblement reçu un impact au niveau de son toit. À noter qu’un avion de combat FTC-2000 soudanais [acquis auprès de la Chine] a également été détruit et que trois autres appareils du même type ont sans doute été endommagés.

Pour le moment, on ignore si ces avions de combat ont été endommagés et/ou détruits par les rebelles soudanais… ou par les forces égyptiennes, afin d’éviter qu’ils ne tombent entre de mauvaises mains. Ou encore s’ils ont souffert de combats livrés pour reprendre la base.

A priori, la première hypothèse semble la plus crédible… dans la mesure où des avions d’attaque Su-25 « Frogfoot » de la force aérienne soudanaise ont connu un sort identique alors qu’ils se trouvaient sur la base d’El Obeid, également conquise par les FSR.

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