L’armée marocaine aura une capacité de frappe à longue portée avec 18 systèmes américains M142 HIMARS

Avions de combat F-16V « Viper », hélicoptères d’attaque AH-64E Apache, drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9B SkyGuardian, etc… Le Maroc est un bon client de l’industrie américaine de l’armement. Et ce n’est pas fini puisqu’il a visiblement l’intention de se procurer le système M142 HIMARS auprès de Lockheed-Martin, afin de doter l’Armée royale marocaine d’une capacité de frappe dans la profondeur.

En effet, le 11 avril, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains dans le cadre de la procédure dite FMS [Foreign Military Sales], a rendu un avis favorable à la vente au Maroc de dix-huit M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System] pour un montant estimé à 524,2 millions de dollars. Cette somme comprend aussi la livraison de munitions, dont quarante missiles balistiques tactiques M57 ATACMS [Army Tactical Missile System], d’une portée comprise entre 70 et 300 km.

Cette vente potentielle « soutiendra la politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis [qui, au passage, reconnaissent la souveraieneté de Rabat sur le Sahara occidental, ndlr] en aidant à améliorer la sécurité d’un allié majeur non membre de l’Otan qui continue d’être une force importante pour la stabilité politique et le progrès économique en Afrique du Nord », fait valoir la DSCA dans son avis.

Et d’ajouter : Elle « améliorera la capacité du Maroc à faire face aux menaces actuelles et futures » et « à contrôler ses frontières », contribuant ainsi « au maintien de la stabilité et de la sécurité régionales ». Et elle « renforcera également l’interopérabilité des Forces armées royales [FAR], qui s’exercent régulièrement avec les forces américaines, en se concentrant sur la lutte contre le terrorisme et les organisations extrémistes violentes dans la région du Maghreb et du Sahel ».

Par ailleurs, la DSCA a repris une partie de cette argumentation pour justifer un second avis concernant le Maroc, celui-ci ayant exprimé son intention de se procurer quarante missiles air-sol AGM-154 JSOW [Joint Standoff Weapon] pour ses F-16. Le montant estimé de ce possible contrat est de 250 millions de dollars.

D’après l’agence américaine, les Forces armées royales marocaines ont l’intention d’utiliser ces missiles, dont la portée maximale est de 130 km, pour protéger les « voies maritimes critiques ». Et donc le détroit de Gibraltar.

Dans un rapport parlementaire français publié en février 2022, le général Philippe Moralès, alors commandantl de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA], avait expliqué que l’Algérie avait les capacités nécessaires pour « constituer une véritable bulle de déni d’accès dans le détroit de Gibraltar et jusqu’au sud de l’Espagne, dans une logique de sanctuarisation de la Méditerranée occidentale ». Et cela afin de bloquer la marine marocaine en cas de conflit, le Maroc ayant une façade maritime donnant essentiellement sur l’océan Atlantique.

Pour rappel, le Maroc et l’Algérie ont rompu leurs relations diplomatiques en août 2021, en raison notamment de leur contentieux au sujet du Sahara occidental. En mars, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a estimé que les rapports entre Alger et Rabat avaient atteint un « point de non retour ». Et les tensions entre les deux pays vont crescendo.

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