Les forces néerlandaises vont se doter de capacités de frappe à longue portée avec des armes américaines et israéliennes

En février, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des ventes d’armes américaines, publia un avis autorisant l’acquisition par les Pays-Bas de vingt systèmes d’atillerie M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System] pour un montant alors estimé à 628 millions d’euros. Mais cette offre n’aura aucune suite. En effet, le ministère néerlandais de la Défense vient de faire connaître son choix en faveur du lance-roquettes PULS [Precise and Universal Launch System], proposé par le groupe israélien Elbit Systems.

Dans un communiqué, celui-ci explique que le système PULS est, outre ses qualités intrinsèques, plus économiques à l’achat que le M142 HIMARS, ce qui permettra d’aller au-delà des vingt unités jusqu’alors envisagées. Et de justifier cet achat par la nécessité de récupérer une capacité abandonnée au début des années 2000 avec la cession à la Finlande des lance-roquettes multiples M270 MLRS de l’armée royale néerlandaise. Un capacité redevenue nécessaire à la lumière de la guerre en Ukraine pour apporter un « appui-feu efficace ».

En outre, poursuit le ministère néerlandais de la Défense, le PULS « conviendra aux munitions des fabricants européens » et permettra d’établir éventuellement une coopération avec le Danemark [qui en a commandé deux batteries, ndlr], voire avec l’Allemagne, qui serait intéressée, selon lui, par le système proposé par Elbit Systems.

À noter que l’industriel israélien s’est récemment associé à Krauss-Maffei Wegmann [KMW] pour fournir une solution « européenne » basée sur le PULS.

Cela étant, la liste des courses des Pays-Bas ne s’arrête pas là. Dans le même communiqué, le ministère néerlandais de la Défense a également annoncé l’acquisition de missiles de croisière Tomahawk auprès des États-Unis. Et cela afin d’en armer les quatre frégates de la classe De Zeven Provinciën [lesquelles disposent de Systèmes de lancement vertical [VLS] Mark 41 ainsi que ses futurs sous-marins du programme WRES, lancé pour remplacer les actuels Walrus et auquel ont répondu Naval Group [associé à l’intégrateur Royal IHC] avec le Shortfin Barracuda, l’allemand ThyssenKrupp Marin Systems [avec le U212CD] et le suédois Kockums [avec le A26].

Enfin, pour les chasseurs-bombardiers F-35A de la Force aérienne royale néerlandaise [Koninklijke Luchtmacht, KLu], il est question de commander des missiles de croisière AGM-158 JASSM ER [pour « Extended Range »], dont la portée est supérieure à 800 km.

« Le F-35 ne peut pas attaquer des cibles éloignées dans l’arrière-pays d’un adversaire s’il dispose d’une solide défense aérienne. Cela nécessite un armement à longue portée », justifie le ministère néerlandais de la Défense.

« Avec ces nouveaux systèmes, le ministère de la Défense renforce encore la puissance de combat et la dissuasion communes de l’Otan. Cela montre que les Pays-Bas prennent leurs responsabilités en y apportant une forte contribution », a fait valoir Christophe van der Maat, le secrétaire d’État néerlandais à la Défense.

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