Un avion Atlantique 2 a été déployé en Roumanie pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine

Cela n’a pas été signalé dans les points de situation sur les opérations que publie l’État-major des armées [EMA] chaque semaine… Toujours est-il que, selon un reportage du quotidien Le Figaro [édition du 4 avril], un avion de patrouille maritime Atlantique 2 a été déployé par la Marine nationale en Roumanie, ce qui ne s’était pas encore produit depuis le début de la guerre en Ukraine.

L’an passé, et alors que la guerre en Ukraine venait d’entrer dans son troisième mois, il était question pour les forces françaises d’accroître leurs capacités à collecter du renseignement dans la mer Noire, alors même que les Transall C-160G « Gabriel », dédiés à la guerre électronique, s’apprêtaient à effectuer leurs derniers vols. Aussi, un Atlantique 2 mis au standard 6 fut sollicité pour mener de telles missions dans cette région depuis la Crète. Et, à l’époque, il fut envisagé de le redéployer à Constanza [Roumanie], afin de perdre moins de temps.

Il aura donc fallu plus d’un an pour qu’un Atlantique 2 soit envoyé en Roumanie, plus précisément sur la base aérienne Mihail Kogalniceanu, située à 300 km d’Odessa et à environ 400 km de Sébastopol, siège de la Flotte russe de la mer Noire.

Dans un premier temps, l’avion de patrouille maritime de la Marine nationale a été engagé dans des vols de lutte anti-sous-marine lors de l’exercice naval Sea Shield 2023, organisé par la Roumanie et auquel ont aussi pris part l’Albanie, la Bulgarie, les États-Unis, la Géorgie, la Grèce, la Pologne, le Portugal, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Moldavie et la Turquie.

Selon le Figaro, la mission de l’Atlantique 2 vise actuellement à « rechercher, détecter et localiser » d’éventuelles mines à la dérive, au large des côtes roumaines [voire des sous-marins…].

Cet appareil est « en mer Noire pour vérifier que tout se passe bien et s’assurer de la liberté de navigation dans les eaux territoriales roumaines et bulgares. Son déploiement vise à rassurer les partenaires de l’Otan et à consolider la posture de l’Alliance », a expliqué le capitaine de frégate
Pierre-Louis Josselin, le responsable de la communication du Commandant de la zone maritime Méditerranée et mer Noire [CECMED].

En juin 2022, l’EMA avait expliqué en quoi consistait une telle mission. Ainsi, l’Atlantique vole à très basse altitude [entre 100 et 1000 pieds] et quadrille « avec précision les eaux territoriales roumaines et bulgares » à l’aide de son radar, de sa caméra infrarouge et de ses observateurs. Et d’ajouter que son équipage « n’hésite pas à se dérouter sur tout écho radar non reconnu ou tout objet découvert visuellement et non identifié ».

Évidemment, étant donné la proximité de la base de à Constanza avec Odessa et Sébastopol, on peut supposer que cet Atlantique 2 participe également à « l’appréciation autonome » de la situation en mer Noire étant donné que, grâce à son système de détection d’émissions radar ARAR 13, capable d’intercepter et d’identifier des émissions très brèves à grande distance, il est aussi en mesure de mener des missions de guerre électronique et de renseignement…

Photo : Archive

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