L’US Navy veut un missile anti-navire hypersonique pour ses chasseurs-bombardiers embarqués

Le 29 mars, lors d’une audition au Congrès, le responsable des acquisitions pour l’US Air Force, Andrew Hunter, a confirmé l’abandon du développement de l’AGM-183A, un planeur manoeuvrant hypersonique [le Tactical Boost Glide] lancé depuis un bombardier stratégique, au profit de celui du HACM [Hypersonic Attack Cruise Missile], jugé plus prometteur bien qu’il ne devrait pas être mis en service d’ici 2028.

Cela étant, les projets d’armes hypersoniques ne manquent pas aux États-Unis, lesquels semblent avoir pris du retard par rapport à la Russie et à la Chine dans ce domaine. Et chacune des principales branches des forces américaines a les siens… Ainsi en est-il de l’US Navy, qui finance, avec l’US Army, le programme C-HGB [Common Hypersonic Glide Body] afin de doter ses trois « destroyers » de type Zumwalt d’une telle capacité, voire ses sous-marins nucléaire d’attaque de type Virginia.

Mais la marine américaine a d’autres projets dans ces cartons. Ainsi, cette semaine, le Naval Air Systems Command a notifié à Lockheed-Martin et à Raytheon un contrat de 116 millions de dollars au titre du programme HALO [Hypersonic Air-Launched Offensive, encore connu sous le nom de « Objective Anti-Surface Warfare Increment 2 » – OASuW-2], lequel vise à développer un missile hypersonique anti-navire à longue portée afin d’armer les chasseurs-bombardiers embarqués [F/A-18 Super Hornet, F-35C et probablement la version navale du NGAD].

Les deux industiels retenus auront à développer le système de propulsion de ce missile et à en assurer la maturation technologique. Cette phase se terminera en décembre 2024. Ensuite, leurs solutions respectives seront évaluées avant de faire l’objet d’essais en vol. Étant donné qu’il a déjà été retenu pour le développement du HACM destiné à l’US Air Force, Raytheon semble mieux placé que Lockheed-Martin pour mener à bien ce projet.

Dans son communiqué, le Naval Air Systems Command justifie l’existence du programme HALO par la nécessité pour la marine américaine de faire face « aux menaces avancées » et de disposer de moyens lui permettant d’opérer dans des milieux contestés par le déploiement de capacités d’interdiction et de déni d’accès [A2/AD].

Au passage, il est à noter que cette arme sera mise en oeuvre depuis un porte-avions… alors que certains affirment qu’un tel navire est vulnérable face aux missiles hypersoniques…

À terme, le HALO devrait remplacer l’AGM-158C LRASM, le missile anti-navire à longue portée actuellement mis en oeuvre par les F/A-18 de l’US Navy [et les bombardiers B-1B de l’US Air Force]. Celui-ci sera d’ailleurs mis à niveau, avec un accent mis sur ses capacités de ciblage, afin de le garder opérationnel au moins jusqu’à la fin de cette décennie.

Photo : F/A-18 Super Hornet armé d’un missile LRASM – Lockheed-Martin

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