Le Royaume-Uni a accentué son soutien à la construction de sous-marins taïwanais

Comme annoncé la semaine passée, la Royal Australian Navy [RAN] se dotera de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] dans le cadre du pacte AUKUS [qui associe les États-Unis et le Royaume-Uni] à l’issue de trois phases, détaillées à San Diego [Californie], à l’occasion d’un rencontre, le 13 mars, entre le président américain, Joe Biden, et les Premiers ministres britannique et australien, savoir Rishi Sunak et Anthony Albanese.

Étant donné que l’Australie part d’une feuille blanche en la matière, il s’agira d’abord de familiariser marins, ingénieurs, techniciens et ouvriers spécialisés australiens aux technologies relatives à la propulsion nucléaire, que ce soit à bord des SNA de la Royal Navy [Astute] et de l’US Navy [Virginia] ou dans les écoles spécialisées et les chantiers navals britanniques et américains. Puis, les États-Unis et le Royaume-Uni enverront, par rotation, des sous-marins à Perth [sud-ouest de l’Australie] à partir de 2027.

Durant la seconde phase, qui débutera dans les années 2030, et afin d’amorcer le remplacement de ses six sous-marins Collins, la RAN fera l’acquisition d’au moins trois SNA de type Virginia auprès des États-Unis, avec une option pour deux unités supplémentaires. Probablement s’agira-t-il de navires d’occasion… Cela étant, leur transfert vers l’Australie nécessitera un feu vert du Congrès américain.

Enfin, la troisième phase entrera dans le vif du sujet puisqu’il sera question de développer un nouvelle classe de SNA qui, appelée SSN AUKUS, devrait être opérationnelle dans les années 2040. A priori, celle-ci sera issue du programme SSNR, lancé par le Royaume-Uni en 2021. En outre, elle intégrera des technologies américaines. Cela impliquera, pour l’Australie, de se doter d’un chantier naval adapté [et qui sera implanté à Adélaïde]. D’après la chaîne australienne 9News, Canberra aura à débourser 368 milliards de dollars [australiens] d’ici 2055 pour sa flotte de sous-marins nucléaires…

Cela étant, certaines questions ont été éludées… comme celles ayant trait à la prolifération nucléaire… car contrairement à leurs homologues français, les SNA américains et britaniques utilisent de l’uranium fortement enrichi [suffisamment pour produire une arme nucléaire]… À moins qu’il en aille autrement pour le futur SSN AUKUS.

Quoi qu’il en soit, la Chine n’a pas manqué de relever ce point. « Le partenariat AUKUS implique le transfert illégal de matériaux d’armes nucléaires, ce qui en fait essentiellement un acte de prolifération nucléaire », a-t-elle d’ailleurs fait valoir auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique, en septembre 2022. Cependant, ce n’est pas ce détail que le ministère chinois des Affaires étrangères a mis en avant dans sa réaction aux annonces faites le 13 mars.

« La dernière déclaration commune des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Australie montre que ces trois pays s’engagent de plus en plus sur une voie erronée et dangereuse, au profit de leurs seuls intérêts géopolitiques et au mépris total des préoccupations de la communauté internationale », a en effet fustigé devant Wang Wenbin, un porte-parole de la diplomatie chinoise.

Cela étant, un autre dossier a de quoi susciter l’ire de Pékin : celui de l’aide fournie par les États-Unis et le Royaume-Uni au programme taïwanais de sous-marins à propulsion diesel-électrique [projet « Hai Lung II », ndlr], lequel connaît un développement rapide étant donné que la première unité doit être lancée en septembre prochain… alors que Taïwan ne maîtrise pas les technologies nécessaires [capteurs, matérieux, acoustique, etc] pour le mener à bien.

En 2018, l’aide américaine, décidée par le président Trump, fut confirmée par Taipei, qui avait d’ailleurs remercié Washington pour avoir « approuvé les licences d’exportation concernant des équipements sensibles ». Mais les États-Unis ne sont pas les seuls à donner un coup de pouce à l’industrie navale taïwanaise…

En effet, réagissant à un article publié par un journal local spéculant sur une implication sud-coréenne dans ce programme, le ministère taïwanais de la Défense avait évoqué une « aide fournie par d’importants pays d’Europe et les États-Unis ». Et, une enquête de l’agence Reuters, sortie en novembre 2021, avança que la participation du Royaume-Uni dans le projet « Hai Lung II » était « significative », si ce n’est « cruciale ».

Ainsi, entre 2018 et 2021, avait affirmé Reuters, le ministère britannique du Commerce international aurait accordé au moins 28 licences d’exportation pour du matériel sensible [composants, logiciels, etc] destiné aux futurs sous-marins taïwanais, pour plus de 158 millions de livres sterling. L’entreprise QinetiQ était alors particulièrement concernée. Et ce soutien du Royaume-Uni s’est significativement accentué depuis.

En effet, dans une autre enquête publié le 13 mars, l’agence de presse affirme que la valeur totale des 25 licences accordées par Londre pour l’exportation de composants et de technologies liés aux sous-marins taïwanais avait atteint le « chiffre record » de 167 millions de livres sterling sur les neuf premiers mois de l’année 2022. Ces données, qui proviennent de l’Export Control Organisation, sont accessibles au public, mais les chiffres les plus récents concernant Taïwan n’ont pas encore été publiés », a précisé Reuters.

Ces licences accordées par les autorités britannique entrent dans les catégories « composants pour sous-marin » et « technologies pour sous-marin ». Aucun détail sur les entreprises concernées n’a été donné. Cités par Reuters, deux parlementaires et deux fonctionnaires ayant une connaissance du dossier ont expliqué que ces autorisations « reflétaient la volonté accrue de la Grande-Bretagne de soutenir Taïwan », alors que celle-ci n’a pas de relations diplomatiques officielles avec l’île, considérée comme « rebelle » à Pékin. Mais cela ne l’empêche pas d’entretenir des liens économiques et commerciaux.

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51 contributions

  1. Félix GARCIA dit :

    Merci pour ces informations monsieur LAGNEAU. Je l’ignorais complètement.

    « La résolution 2758 (1971) et la participation de Taïwan au système onusien »
    Dans le cadre du programme Taïwan, La FRS organisait le webinaire « La résolution 2758 (1971) et la participation de Taïwan au système onusien », le 19 décembre 2022.
    ———-
    En octobre 1971, l’adoption de la résolution 2758 par l’Assemblée générale des Nations Unies a permis à la République Populaire de Chine d’occuper le siège de la Chine à l’ONU, auparavant occupé par la République de Chine (Taïwan). Depuis, Pékin cherche à confondre la résolution avec son « Principe d’une seule Chine » et l’instrumentalise afin d’empêcher toute participation de Taïwan au système onusien. Que dit précisément la résolution 2758 et quelle est sa portée juridique, quels sont les arguments défendus par Pékin et par Taipei, et surtout quelles conséquences pour la communauté internationale?
    PANEL :
    Antoine BONDAZ, directeur du Programme Taïwan sur la sécurité et la diplomatie à la Fondation pour la recherche stratégique, et enseignant à Sciences Po
    Charles-Emmanuel DETRY, doctorant en droit public rattaché au centre Thucydide de l’université Paris-Panthéon-Assas
    Pierre-Antoine DONNET, ancien rédacteur en chef central de l’AFP, journaliste à Asialyst et auteur, entre autres, de « Chine, le grand prédateur » (2021)
    https://www.youtube.com/watch?v=iUVwD_ZxmLY

    ♫ You gotta keep the devil ♫
    ♫ Way down in the hole ♫
    ♫ He’s got the fire and the fury ♫
    ♫ At his command ♫
    ♫ Well you don’t have to worry ♫
    ♫ If you hold on to Jesus hand ♫
    ♫ We’ll all be safe from Satan ♫
    ♫ When the thunder rolls ♫
    ♫ Just gotta help me keep the devil ♫
    ♫ Way down in the hole ♫
    https://www.youtube.com/watch?v=0y1Cx9LYUo4

    • Catoneo dit :

      N’oublions pas que la République populaire de Chine (RPC) n’a jamais gouverné l’île de Taïwan et qu’elle ne peut se prévaloir légataire universel de la République de Chine (ROC) puisque celle-ci s’est continuée sur l’île et y persiste.

    • Robert dit :

      Pierre-Antoine DONNET, n’a jamais été rédacteur en chef central de l’AFP, il a été journaliste de l’AFP à Pékin pendant 2 ans, il ne sait pas parler chinois.

      • Alpha (α) dit :

        Si, il parle le chinois…
        Et il a vécu 5 ans en Chine, correspond AFP à Pékin. Plus 1 an à Taïwan… Plus 1 an à Hong-Kong.

        • Robert dit :

          Il sait parler qq mots chinois, bonjour, merci… Niquet et Domenac non plus.

          • lgbtqi+ dit :

            Qu’en savez-vous ?

            Et quelles conclusions aimeriez-vous qu’on en tire ?

          • Année du lapin dit :

            Parce que vous parlez chinois couramment et avez fait personnellement passer des évaluations à ces trois personnes ?

  2. Alex dit :

    c’est le problème d’ouvrir des techno ainsi à des allies, qui peut empêcher aujourd’hui l’Inde de pousser pour l’obtention de SNA, et qui peut venir nous dire non si jamais il nous venait à l’idée de valider un partenariat, avec cette histoire on marche sur un fil, au mieux

    • Aymard de Ledonner dit :

      Dans la mesure où nos SNA n’utilisent pas d’uranium de qualité militaire, maintenant que les US sont devenus clairement proliférateurs de combustible nucléaire de qualité militaire, la porte est grande ouverte pour nous.
      Mais pour quoi faire? Dans quel intérêt? Avec quelles conséquences?
      L’Inde est de moins en moins « la plus grande démocratie du monde » et de plus en plus un régime autocratique et instable parmis d’autres. Dans ce contexte, est-il absolument indispensable de leur refiler la crème de la crème de notre technologie en matière de SNA, polie amoureusement à coût de dizaines de milliards pendant 70 ans?

    • JF dit :

      <>

      ?????

      Rien du tout puisque les Indiens ont déjà fait « pire ». Purée… certains ici devraient prêter attention à ce que font les autres pays niveau défense avant de débiter des âneries. L’Inde a un arsenal nucléaire depuis des décennies et a même récemment développé une classe de SNLE. Le 1er est en service depuis 2016, le second depuis l’année dernière et les deux derniers sont en construction. Les Indiens développeront certainement leurs propres SSNs dans les années/décennies qui viennent avec l’aide de la France ou sans. Ça n’a rien avoir avec AUKUS. Ils l’auraient fait de toute façon.

      On aide le Brésil à se procurer un SSN également. L’Álvaro Alberto, leur cinquième Scorpène, sera un SSN. C’est à cause d’AUKUS?

  3. eric saccy dit :

    bonjour
    j’ai toujours du mal à vous lire , Mr Lagneau , car le titre correspond rarement au développement de l’article.
    par exemple , dans l’aide anglaise à Taiwan pour les sous marins , il faut attendre la moitié du texte pour faire le rapprochement avec le titre .
    Pourquoi un tel développement à l’envers ?
    merci

    • Czar dit :

      un ptit truc qui s’appelle le contexte et qui permet à n’importe quel béotien de savoir de quoi qu’on cause.

      tu vois l’idée ?

    • Contributeur dit :

      Parce que LL recontextualise.

      Et en plus, comme il part du principe que ses lecteurs ont un minimum d’agilité intellectuelle, il lui arrive de traiter deux sujets connexes dans un seul article.
      De ce fait, on en apprend parfois plus que ce que promettait le titre.

      Cela m’a surpris aussi au début, surtout quand la recontextualisation amène à la répétition d’informations déjà fournies auparavant.
      Mais avec le temps, j’ai fini par trouver cela appréciable.

    • UnKnown dit :

      Je trouve que ça met assez rapidement le contexte dans lequel l’évènement de l’article se situe.

  4. Catoneo dit :

    Je doute que la condition opérationnelle des vieux Collins permette d’atteindre l’année 2040. On disait l’an dernier à Adélaïde qu’ils étaient complètement rincés.
    Ceci étant, les plans de (sur)charge des chantiers SNA américain et britannique ne permettent pas de valider les annonces politiques de San Diego. Reste que le programme publié écarte définitivement tout recours à Naval Group.

    • Jre91 dit :

      Certes NG n’est plus dans la course, mais en étant réaliste il reste encore des réponses à trouver.
      Est-ce que les US vont accepter de vendre des Virginia ? Car même s’ils atteignent leur limite d’age théorique, pas sûr que la Navy renonce à 3 ou 5 SS vu le climat avec la Chine et la Russie.
      Autre point, l’Australie les moyens de financer tout cela ? J’en doute beaucoup.

  5. GUEPRATTE dit :

    Quand la Chine s’éveillera le monde tremblera…..cette fois on y est…ce bouquin n’était pas de la daube …..et aprés avoir bien éternué avec le Covid chinois pendant 3 ans ,le monde Occidental n’a pas fini d’avoir la tremblote du mouton avec nos vaches folles Européennes hormonées depuis les USA ……et le tout avec SRAS et paillettes!! suffit de jetter un oeil sur les excellentissimes caricatures de AUKUS qui fleurissent sur le net ….on passe un excellent moment à en pisser de rire !!! ne serait ce celle de voir un sous marin coiffé du chapeau de Lincoln, un autre sous marin coiffé de la tignasse de Boris Johnson ,et le troisiéme sous marin coiffé avec un boomerang de Crocodile Dundee…..je vous passe celles de Macron et de son sous marin : elles sont encore meilleures !!!

    • Pascal, (l'autre) dit :

      oh peuchère……………………..ça c’est de l’analyse!

      • GUEPRATTE dit :

        Peuchére coté analyse ce qui manque singuliérement ici c’est le sens de l’humour et du second degré …..pleins de gens sérieux ici qui se prennent trop au sérieux….on peut etre trés sérieux dans la vie et surtout dans son boulot, sans pour autant se prendre au sérieux…..

        • Pascal, (l'autre) dit :

          « ici c’est le sens de l’humour et du second degré  » Si votre commentaire du 14 mars à 12h21 c’est du second degré montre visiblement que vous ne maîtrisez absolument pas votre sujet!
          « pleins de gens sérieux ici qui se prennent trop au sérieux » Il y en a aussi qui pensent être sérieux mais que leur moindre intervention laisse planer le doute! On peut être absolument pas sérieux mais essayer de faire croire l’inverse……………………

          • GUEPRATTE dit :

            Certes mais c’est pas le cas ici loin de là…..de toutes maniéres les milis et l’humour çà fait 3..

        • Sérieusement ? dit :

          Dans leur forme comme dans leur fond, vos commentaires habituels ne permettent pas de discerner le sérieux dont vous vous prévalez.

  6. HMX dit :

    Intéressant de voir que le Royaume Uni ose défier la Chine sur un sujet aussi sensible que l’aide militaire à Taïwan. Et c’est d’autant plus notable que les anglais, tout comme les USA, ne développent plus de sous marins à propulsion conventionnelle. Reste maintenant à voir s’il va y avoir une réaction chinoise, au delà des classiques protestations officielles, et quelle sera la nature et l’ampleur de ces éventuelles sanctions.

    • Aymard de Ledonner dit :

      Je suis très curieux de savoir d’ou viennent les techno utilisées pour la propulsion des soums. A mon humble avis, d’autres acteurs un peu timides participent également.

      Pour le RU, il faut voir que le RU n’a pas les exportations de l’Allemagne et que les possibilités de riposte sont donc plus faibles. Et le RU agit clairement ici avec le plein soutien US.

    • Xos dit :

      @HMX
      Une piste possible parmis tant dans les sanctions futurs de la Chine, c’est l’antimoine.. minéral nécessaire à la chaîne d approvisionnement de l’industrie de la défense. Car nécessaire pour produire des explosifs perforant aux armes nucléaire. Et divers equiments tel que les lunettes de vision nocturne. L’antimoine est en première ligne des efforts du congrès pour consolider la réserve stratégique de minéraux de terres rares. D’un autre côté les Américains ont de quoi mettre la pression sur certains composants électroniques ( ce qui est déjà le cas ) Mais ce qui m’étonne c’est le manque de discrétion des Anglais et Américains vis à vis de Taïwan. C’est mettre de l’huile sur le feux ce genre de déclaration.

      • Pascal, (l'autre) dit :

        @Xos « Une piste possible parmis tant dans les sanctions futurs de la Chine, c’est l’antimoine » Cela ne posera aucun problème, la Chine participe actuellement à 80% de la production mondiale!
        En France si l’industrie minière n’avait pas été quasiment mise à mort au nom de la protection de la natûûûre, de l’écôôôresponsabilité nous pourrions être un des principaux producteurs au monde! Nombre de gisements existent en particulier dans le Massif Central! Bien qu’exploité au dix neuvième et pendant la première moitié du vingtième siècle (nous étions premier producteur mondial) de notables réserves dorment encore dans notre sous sol!

        • Xos dit :

          @pascal (l’autre)
          je le disais dans le sens sanction de la Chine envers l’occident car justement elle a un quasi monopole sur un secteur ultra stratégique. Et oui effectivement la France a de beaux atouts sous le sol..

          • Pascal, (l'autre) dit :

            @Xos J’avais mal interprété votre propos, toutes mes excuses! Pour l’antimoine les ressources mondiales commencent à se raréfier néanmoins nous avons une belle carte à jouer! Un autre métal va poser problème d’autant plus qu’il est utilisé en (micro)électronique à savoir l’étain! C’est peut être pour cela que la Chine « lorgne » vers l’Indonésie car ses gisements (importants) commencent à se réduire!
            https://www.mineralinfo.fr/fr/ecomine/marche-de-letain-2022

        • botha dit :

          Désolé de pas vouloir détruire notre sol, polluer nos eaux et saccager le futur habitat de nos enfants pour un profit court terme.
          On a un petit territoire densément peuplé, toute exploitation minière impacte directement notre population, ce qui est moins le cas d’immenses pays comme la Russie, Canada, Australie, Chine, USA, Brésil, qui ont certains territoires largement inhabités et aussi un respect moinde de leur territoire.

          • Pascal, (l'autre) dit :

            « Désolé de pas vouloir détruire notre sol, polluer nos eaux et saccager le futur habitat de nos enfants pour un profit court terme. » Vous répondez donc vous aves un ordi qui utilise des différents métaux, étain, cuivre, argent, or, terres rares il consomme de l’électricité donc uranium, vous devez vous éclairer, avoir des prises de courant, cuivre, aluminium, vous possédez un véhicule, fer, alu, pour votre pot catalytique platine, palladium, rhodium, votre électroménager géré aujourd’hui par semi conducteurs voire processeurs, terres rares ! Vous êtes bricoleur, vous percez des trous dans du métal, foret au cobalt, dans du béton, foret avec une tête au carbure de tungstène, vous aimez les belles choses et détenez une belle collection de vaisselle en…………..étain, vous disposez d’une maison donc le circuit électrique est en cuivre, l’adduction d’eau les tuyaux sont peut être en cuivre, etc, etc…….Sinon nos parents, grands voire arrières grands parents ont fait comment? Pourtant nous sommes là!
            « ce qui est moins le cas d’immenses pays comme la Russie, Canada, Australie, Chine, USA, Brésil, Si je vous suis c’est : »moi je profite des avantages, la merde c’est pour les autres »! Petite question : Et comment fait on si ces pays décidait d’une réduction, d’un embargo?

      • Félix GARCIA dit :

        « D’un autre côté les Américains ont de quoi mettre la pression sur certains composants électroniques ( ce qui est déjà le cas ) »
        Sur ce sujet, un très bon article (en anglais) :
        « Great Leap Nowhere: The Challenges of China’s Semiconductor Industry »
        https://warontherocks.com/2023/02/great-leap-nowhere-the-challenges-of-chinas-semiconductor-industry/

      • David dit :

        Sanctionner la Chine qui est le plus gros producteur mondial d’antimoine suivi de la Russie, c’est peut être un coup dans l’eau. La Bolivie, l’AFS (Brics) et le Mexique sont les suivantes.

    • Pascal, (l'autre) dit :

      « de toutes maniéres les milis et l’humour çà fait 3.. » On sent de suite le connaisseur!

  7. Mic dit :

    Il vont attendre longtemps longtemps les Australiens…….
    Ils auraient demandé à la France de revoir le contrat pour avoir des sous marin de la classe Suffren je pense qu’ils les auraient eu plus rapidement surtout que les équipements pour l’Australie auraient été d’origine US….
    les Australiens sont riches cela leur coûte combien au final, les surcouts vont explosé en plus de ce qu’ils ont payé suite à la rupture du contrat avec Naval Group
    Et en plus gros cailloux dans la chaussure….
    La propulsion nucléaire nécessite de l’ uranium hors des clous ne respectant pas le traité de non prolifération nucléaire.
    Pour un pays qui nous a « emm…er » pour nos essais dans le Pacifique cela la fout mal, retour du boomerang.

    • rainbowknight dit :

      Ils se moquent de tout cela. Il existe un grand avantage dans l’alliance AUKUS que la France ne pourra jamais contrarier. Ils sont entre anglo-saxons…. C’est une autre façon de nous rappeler le Five Eyes . La France est le meilleur pays allié mais pas un pays frère.

    • Infinitif dit :

      Les surcoûts vont exploser, mais le pays nous a emm…és.

  8. Félix GARCIA dit :

    « La Chine livre des missiles très performants à l’Arabie saoudite »
    https://www.lopinion.fr/international/la-chine-livre-des-missiles-tres-performants-a-larabie-saoudite
    Marc Endeweld@marcendeweld
    Conséquence logique. Les Américains avaient retiré d’Arabie Saoudite leurs batteries de missile Patriot entre 2019 et 2021.
    https://twitter.com/marcendeweld/status/1635314024299778049
    —> « Interview : le Prince Saoudien Turki ben Fayçal Al Saoud »
    https://www.youtube.com/watch?v=SS_l83gGd-o

    😮
    https://www.youtube.com/watch?v=n8pADz1U9gA

  9. HMX dit :

    Le grandes lignes du programme de sous marins nucléaires australiens sont donc confirmées.
    Etape 1 : formation des ouvriers et des équipages australiens aux USA, entraînement et passages réguliers de SNA GB et US en Australie, construction d’un nouveau chantier naval à Adélaïde
    Etape 2 : l’Australie achètera 3 Virginia d’occasion aux USA, livrables à partir de 2030, permettant de faire la soudure avec le retrait des Collins.
    Etape 3 : Sur la base d’un design anglais, lancement de la construction de 8 SNA, dont les premiers exemplaires n’arriveront pas avant la fin de la décennie 2030/début de la décennie 2040, si tout va bien…

    Le coût global estimé s’annonce assez délirant, rapporté aux finances australiennes : l’équivalent actuel de 230 milliards d’euros (!), et il est sans doute probable que toutes les dépenses n’ont pas encore été évaluées… A titre indicatif, le budget de la défense australien était d’environ 21 milliards d’euros en 2021, soit 1.98% du PIB australien. Et bien entendu, l’Australie n’a pas que sa flotte sous marine à financer…

    Mais au delà de son coût, c’est surtout la logique globale et le calendrier de l’opération qui interroge. Le but des USA, c’était d’augmenter le plus rapidement possible la flotte marine AUKUS dans le Pacifique, pour contrer la Chine. Les USA estiment eux-même que le pic de tensions avec la Chine est attendu entre 2027 et 2030, date à laquelle la flotte chinoise aura rattrapé et dépassé les USA sur le plan quantitatif et qualitatif. Or, à cette date, l’Australie sera toujours avec ses vieux Collins en fin de vie, et dans l’attente de livraison de Virginia d’occasion. Et le fait de transférer des Virginia US à l’Australie ne changera strictement rien à l’équilibre global des forces AUKUS/Chine à l’horizon 2030. Il faudra donc attendre le début des années 2040 (c’est à dire « trop tard » selon la planification stratégique US) pour que cette opération commence à porter ses fruits, avec un accroissement global du nombre de SNA côté AUKUS, au fur et à mesure des livraisons. Pour le dire autrement, et si le programme va à son terme, ces 8 SNA arriveront probablement après la bataille…

    On notera que le défunt programme Shortfin Barracuda (31 milliards d’euros) prévoyait pour sa part des livraisons à partir de 2030, au fur et à mesure du retrait des Collins, soit un tempo plus en accord avec la planification stratégique US et les risques de conflit dans le Pacifique. Sans compter que ce programme aurait sans doute pu être nettement accéléré avec la production de sections de coque en France, assemblées ensuite en Australie. Alors qu’il sera difficile d’accélérer quoi que ce soit dans le scénario finalement retenu par l’Australie.

    • R2D2 dit :

      yep, sur ce coup l’Australie est comme l’Inde: elle pense qu’elle a encore tout le temps.
      Pas mal de gens vont etre à poil quand la Chine avancera ses pions. Comme si elle allait attendre bien sagement qu’en face tout le monde soit en ordre de bataille…

    • Ludovic Auray dit :

      vous vous avancez énormément sur l’aspect qualitatif de la marine chinoise

    • Aymard de Ledonner dit :

      L’intérêt, je pense, est que si les sous-marins australiens arriveront bien trop tard, les infrastructures elles pourront être construites. Et les sous-marins US disposeront donc en Australie d’une base arrière moderne et probablement spécifiquement conçue dans l’optique de leur apporter le meilleur soutien dans le cadre d’un conflit à Taiwan.

  10. vrai_chasseur dit :

    Navantia peut remercier Naval Group : à la base du futur Hai lung 2 de Taiwan on trouve le S80 espagnol, lui-même largement dérivé du Scorpène.

    Et dans l’Indo-Pacifique, le grand gagnant de AUKUS ce sont les USA : ils récupèrent à la fois la base aéronavale « Australie » et les grouillots australiens, tout cela aux frais du contribuable australien.
    Et ils leur revendront (peut-être) leurs vieux SNA Virginia en fin de vie, laissant aux britanniques le problème principal : construire le futur mouton à 5 pattes, en coopération avec des australiens pas vraiment affûtés en transfert de techno mais qui vont l’exiger, et dont la conception devra en plus respecter le traité de non-prolifération. Gros casse-tête en perspective pour les britanniques.

    Petit HS sur l’Australie et le transfert de techno compliqué avec ce pays : l’hélicoptère NH90.
    En Australie, NH90 = expérience déplorable.
    Dans un petit pays anglo-saxon voisin, j’ai nommé la Nouvelle-Zélande, il existe aussi une flotte de NH90.
    Elle vole beaucoup, sur tous types de missions, connaît un taux de disponibilité élevé et donne entière satisfaction à l’armée néozélandaise.
    Cherchez l’erreur … Au contraire des australiens, les néozélandais n’ont pas cherché à assembler sous licence et à maintenir eux-mêmes les appareils « dans une grande stratégie industrielle de transfert de compétence », ils se sont appuyés plus intelligemment sur un co-contrat MCO où le constructeur Airbus intervient directement sur place.
    Donc, bon courage à nos amis britanniques pour les futurs sous-marins australiens.

    • Nexterience dit :

      Concernant le NH-90 en NZ, les avis sont partagés.
      Il a coûté une fortune et se révèle « très exigeant à l’usage » même si sa dispo semble bonne.

  11. Clavier dit :

    Il est certain qu’une offensive chinoise sur Taïwan débutera par un blocus naval et une furieuse bataille sous-marine ……
    Des sous-marins pour opérer en eaux peu profondes d’un type germanique seraient pertinents….
    Je suppose que les Anglais et les Américains vont leur proposer leurs gros nucléaires …après tout ils vendent bien des bombardiers F35 aux pays qui veulent des intercepteurs…..

    • Jean-Michel dit :

      La bathymétrie du détroit de Taiwan est défavorable aux actions sous-marines. Celles-ci sont considérablement facilitées au sud de Taïwan, de même qu’à l’est : à 40 km de ses côtes, la profondeur maximale passe de 200 m à plus de 2000 m, favorisant les options chinoises d’interdiction de l’île à des renforts américains ou japonais. Face à cette situation, la marine taïwanaise semble avoir placé l’accent sur ses capacités en matière de batteries côtières mobiles afin de procéder à un verrouillage du détroit.

  12. Gaulois78 dit :

    @Pascal, (l’autre)
    Bonjour,
    Et aussi dans le massif Armoricain..
    C’est référencé BRGM, un peu rébarbatif à lire, manque plus que la remise à niveau des gisements et surtout la volonté d’extraire..

    Ça va être compliqué avec les extrémistes qui hantent les ors de la République depuis 40 ans, ils se sont installés dans les organes décisionnaires et médiatiques du strate administratif..

    La production du lithium, de l’antimoine, le pompage du gaz de houille disponible en abondance dans les régions lignitifère, le pétrole présent en France où dans les DROM COM..

    La relance du nucléaire c’est loin d’être fait, faut trouver les sous, 90 milliards, pas 55, la ressource humaine (??), résoudre les problèmes de fiabilité de l’usine à gaz EPR 1 (merci Siemens)..

    A ce jour les EPR Anglais (2) c’est 13 milliards l’unité, le montant augmente tous les ans, 36 au total vers 2035, combien à la mise en route des centrales ?

    Le risque est pris par EDF, d’ors et déjà 3 milliards de subvention pour ces deux réacteurs ont été donnés par l’état français à EDF car il manque de ressources financières, oui on subventionne indirectement le chantier Anglais..

    Gouvernement Anglais qui ne lui fera aucun cadeau, le retrait contraint du partenaire chinois ? Celui-ci dispose d’après la rumeur d’un contrat garantissant + où – ses pertes par EDF ?

    Ça me rappelle les aventures de Tintin EDF au USA et de Tintin EDF au Brésil, que des désastres financiers, je pense même que c’est le début des ennuis de l’électricien..

    Il faudrait faire comme la vertueuse Allemagne et certains pays frugaux, ceux qui donnent des leçons de morale, exigent l’abandon de notre industrie nucléaire, la privatisation des barrages, nous autorisent-ils à ouvrir des mines et la construction de centrales lignites ? Oui ? Non ? Veulent peut-être pas subir la pollution venant de chez nous, sachant que leur pollution s’arrête a Kiel..

    La réindustrialisation si elle a lieu mettra 15/20 ans pour produire ses effets, il faudra autre chose que des pubs France relance 2030 (54 milliards), d’autres moyens, ils devront être à la hauteur de l’IRA US, n’attendons pas l’autorisation des commissaires européens, l’UE économique n’existe pas, c’est un marché ouvert au quatre vents, sans aucune protection, c’est chacun sa gueule..

    A titre d’exemple rien que le secteur énergie électrique va avoir besoin de 400 milliards d’euros d’ici 15 ans..

    À lui seul l’infrastructure /raccordement au réseau électrique nécessitera +- une centaine de milliards € (c’était 55 il y a 8 mois), il est prévu 120 milliards pour les éoliennes ( minimum ?), soit 220 milliards pour une énergie intermittente..

    À l’instant où j’écris ses lignes (11h40) le solaire c’est 13 % de la production nationale, l’éolien 3%, le gaz 7 %, on importe de l’électricité 146 € Mwh..On pourra continuer la destruction du paysage français, ruiné ses finances avec 15000 éoliennes d’ici 2035 si pas de vent pas d’énergie..Et puis une éolienne ça fonctionne 20 ans, nécessite beaucoup de terrassement, de béton, de foncier..

    Pour les investisseurs spéculateurs, fond de pensions Canadiens où nordiques c’est pas important la rentabilité leur est garantie sur contrat par l’état, peut importe que les éoliennes ne produisent rien, au final c’est le consommateur lambda qui paie l’investissement..