L’Argentine lorgne sur les avions de patrouille maritime P-3C/N Orion norvégiens

La modernisation de l’aviation de combat argentine est un dossier qui n’a jusqu’à présent pas manqué de rebondissements… pour finalement ne pas avancer d’un pouce. Depuis que la Fuerza Aérea Argentina a fait voler ses Mirage IIIEA/DA et 5P Mara pour la dernière fois, en 2015, on ne compte plus les avions pour lesquels Buenos Aires aurait marqué son intérêt, du Mirage F1 au Kfir israélien, en passant même par le Su-24 « Fencer » russe. Ces dernières années, le F/A-50 Golden Eagle sud-coréen, le JF-17 Thunder sino-pakistanais et le Tejas indien sont même venus compléter la liste des prétendants.

Aussi, la Fuerza Aérea Argentina n’est pas près d’obtenir de nouveaux avions de combat, le président argentin, Alberto Ángel Fernández, ayant décidé que, finalement, cette affaire n’était pas si urgente…

Cela étant, on pouvait penser que la marine argentine [Armada de la República Argentina] avait mieux joué le coup… en se procurant cinq Super Étendard Modernisés [SEM] auprès de la France. Seulement, faute de pouvoir s’approvisionner en composants de facture britannique [comme le siège éjectable], ces appareils ne sont pas opérationnels actuellement. Sans doute en ira-t-il autrement avec les avions de patrouille maritime qu’elle envisage d’acquérir, afin de récupérer une capacité essentiel qu’elle a perdu l’an passé

En effet, sur les quatre P-3B Orion que l’aviation navale argentine exploitait jusqu’alors, plus aucun d’entre-eux n’est actuellement en état de voler… alors que le littoral argentin s’étend sur plus de 3000 km et que la pêche illégale dans ses eaux – notamment celle du calamar – lui cause environ 800 millions de dollars de manque à gagner par an.

Cependant, ses moyens budgétaires étant comptés, récupérer une capacité de patrouille maritime n’est pas évident pour la marine argentine… Sauf à trouver des appareils d’occasion, avec suffisamment de potentiel pour durer quelques années. Or, il se trouve que la force aérienne norvégienne va retirer du service, probablement d’ici l’été prochain, ses six P-3 Orion [quatre P-3C pour la lutte anti-sous-marine et deux P-3N, pour la recherche et le sauvetage, ndlr] étant qu’elle a fait l’acquisition de cinq P-8A Poseidon auprès de l’américain Boeing.

Aussi, pour le chef d’état-major de l’Armada, l’amiral Julio Guardia, il s’agit ne de ne pas rater cette occasion. « Nous sommes en négociation avec la Norvège pour l’aquisition d’avions de patrouille maritime P-3 Orion. À ce titre, il est prévu qu’une délégation norvégienne vienne en Argentine en mars pour faire une offre », a-t-il confié à la presse, le 1er mars, selon les médias locaux.

Par ailleurs, l’amiral Guardia souhaiterait étoffer la flotte d’hélicoptères Sea King de son aviation navale avec l’achat de deux unités supplémentaires. Sur les sept que celle-ci possédait au départ, seulement deux étaient opérationnels en 2020. Puis deux autres ont été achetés sur le marché de l’occasion en 2021 auprès de la société américain Carson Helicopters pour 12,8 millions de dollars.

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