Otan : Selon M. Lecornu, la France est le deuxième contributeur pour les moyens militaires

L’Otan donne régulièrement lieu à de vifs débats au sein de la classe politique française, avec parfois des « retournements de veste » qui ne manquent pas de piquants. Ainsi, en 2008, quand le Parti socialiste déposa une motion de censure à l’Assemblée nationale pour s’opposer au retour de la France au sein du commandement militaire intégré qu’elle avait quitté en 1966, François Hollande, qui ne savait pas encore qu’il entrerait à l’Élysée quatre ans plus tard, n’y avait pas été avec le dos de la cuillère.

« Revenir dans le commandement intégré de l’Otan n’est pas un choix qui peut être pris par un seul. Il s’agit de rien de moins que de l’indépendance de la France. Et le Président de la République ne peut, seul, s’arroger le droit de décider de l’indépendance de la France! », avait lancé M. Hollande. Et de demander pourquoi il faudrait « mettre fin à un choix stratégique décidé en 1966 par le général de Gaulle »… Choix qui, en son temps, avait été contesté par un certain… François Mitterrand.

Cela étant, élu président en 2012, M. Hollande se garda bien de revenir sur la décision de son prédécesseur… laquelle avait été également contestée par plusieurs formations politiques, de gauche comme de droite. Et elle l’est encore aujourd’hui, à en croire les programmes de certains candidats de premier plan à la dernière élection présidentielle.

Au-delà de la question du retour de la France dans le commandement militaire intégré, la nature même de l’Otan a prêté le flanc à la polémique, comme en novembre 2019, quand le président Macron estima qu’elle était « en état de mort cérébrale » en raison des dissensions avec la Turquie et les États-Unis.

Quoi qu’il en soit, et depuis le début de la guerre en Ukraine, ce débat est désormais dépassé… Et, d’ailleurs, la France tient toute sa place au sein de l’Otan, comme l’a souligné Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, lors d’une audition au Sénat, le 28 février.

« Sur le rapport à l’Otan […], je pense qu’il faut aussi que l’on montre ce qu’on fait », a-t-il dit. Ainsi, la France est le « quatrième pays contributeur sur le volet financier – et ce n’est pas rien – pour le fonctionnement » [de l’Alliance] et elle est le « deuxième contributeur » pour les moyens militaires, un « chiffre qui n’est pas connu », a-t-il affirmé.

Tous les ans, « chaque pays fait une promesse de mise à disposition de moyens militaires à l’Otan. Il y a la promesse et il y a le réalisé. Sur ce qui est véritablement mis à disposition et sur ce qui est réalisé, la France est le deuxième contributeur après les États-Unis », a fait valoir M. Lecornu. Et « ça, personne ne le sait. Faut dire aussi que le chiffre n’est pas évident à trouver », a-t-il ajouté.

Le fait que la France soit la nation-cadre du bataillon multinational déployé en Roumanie – l’un des plus grands pays du flanc oriental de l’Otan – est une illustration de ce statut de « deuxième contributeur », selon M. Lecornu. « Qui est nation-cadre en Pologne? Les États-Unis. Qui est nation-cadre en Roumanie? La France, avec la capacité [à se déployer] vite et sans accro », a-t-il souligné.

Pour rappel, la France participe au bataillon multinational de l’Otan déployé en Estonie [mission Lynx]. Outre la mission Baltic Air Policing [quatre Rafale sont actuellement en Lituanie] , elle engage régulièrement des moyens aériens au-dessus de la Pologne… ainsi que des navires dans les groupes maritimes de l’Otan [Standing NATO Maritime Group et Standing Nato Mine Countermeasures Group].

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