Le Japon veut se procurer 400 missiles de croisière « Tomahawk » auprès des États-Unis

En décembre, Tokyo a dévoilé une nouvelle doctrine de défense, laquelle bat en brèche plusieurs principes de sa Constitution, d’essence pacifiste. Celle-ci avait déjà été amendée en 2014, afin d’autoriser le concept « d’autodéfense collective », lequel autorise désormais les forces japonaises à se déployer sur des théâtres d’opérations extérieurs même si l’archipel n’est pas directement attaqué.

Cela étant, pour le Japon, de telles évolutions sont plus que jamais nécessaires en raison de sa situation sécuritaire. Après plusieurs tirs de missiles nord-coréens en sa direction, il considère que l’attitude de la Corée du Nord représente une « menace encore plus grave et plus imminente » que par le passé.

S’agissant de la Russie, avec laquelle il a différend territorial au sujet des îles Kouriles [et avec laquelle il n’a pas signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale], l’archipel estime que sa « volonté de recourir à la force pour atteindre ses propres objectifs de sécurité, comme en Ukraine, est évidente » et que « ses activités militaires dans l’Indo-Pacifique ainsi que sa proximité stratégique avec la Chine constituent une forte préoccupation en matière de sécurité ».

Justement, s’agissant de la Chine, qui constitue un « défi stratégique sans précédent », le Japon voit d’un mauvais oeil sa mainmise sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, carrefour de routes commerciales vitales pour son économie. Il s’ajoute à cela la dispute territoriale concernant les îles Senkaku et les tensions au sujet de Taïwan.

Quoi qu’il en soit, cette nouvelle doctrine de défense brise plusieurs tabous. Comme le niveau des dépenses militaires, appelé à être multiplié par deux dans les années à venir. Ou en encore comme l’idée de renforcer la dissuasion japonaise en se dotant de capacités permettant de détruire des cibles militaires situées sur le territoire d’un éventuel assaillant. Évidemment, toute frappe préventive serait toutefois exclue.

À cette fin, et depuis plusieurs semaines, il est question d’un achat massif de missiles de croisière BGM-109 Tomahawk auprès des États-Unis. Et ce qui était jusqu’ici un rumeur… a été confirmé par Fumio Kishida, le Premier ministre japonais, ce 27 février.

« Le plan de notre pays est [d’acquérir] 400 unités » du missile de croisière Tomahawk, a en effet déclaré M. Kishida devant le comité du budget de la chambre basse du Parlement nippon. Cependant, il n’a pas souhaité donner plus de détails, pour des raisons de « sécurité nationale ».

Plus tôt, le ministère japonais de la Défense avait indiqué avoir mis en réserve 1,5 milliard de dollars pour l’acquisition de missiles durant la prochaine année fiscale.

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