Pour le président Biden, rien ne justifie la livraison d’avions F-16 à l’Ukraine… pour le moment

Au début de ce mois, tant à Londres qu’à Paris et à Bruxelles, le président ukrainien, Volodymyr Zelinski, a insisté pour obtenir des avions de combat de conception occidentale auprès de ses partenaires européens. « Nous avons la liberté, donnez-nous des ailes pour la protéger », a-t-il dit, devant les parlementaires britanniques.

Seulement, le don d’avions de combat ne s’improvise pas… Et il ne peut s’envisager que dans le long terme dans la mesure où il faut d’abord former les pilotes et les techniciens, puis mettre en place des infrastructures et une chaîne logistique appropriées.

Quoi qu’il en soit, M. Zelenski est parti de Londres avec la promesse que la Royal Air Force formerait des pilotes de chasse ukrainiens… Ce que la France, susceptible de céder à Kiev des Mirage 2000C, n’exclut pas de faire aussi, d’après ce qu’a suggéré Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, dans un récent entretien donné au journal « Le Parisien ».

Cela étant, et depuis le début de l’invasion russe, l’Ukraine souhaite surtout obtenir suffisamment de chasseurs-bombardiers F-16 pour constituer au moins deux escadrons. Les Pays-Bas, qui ont retiré les leurs du service, ont dit qu’ils examineraient une telle requête avec « l’esprit ouvert ».

La Pologne s’est dit prête à donner les siens… mais sous réserve qu’il y ait un accord au sein de l’Otan. Et pour cause : si elle s’en sépare, les capacités de son aviation de combat reposeraient alors essentiellement sur des MiG-29 de conception… russe. Cependant, le 24 février, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a ouvert la porte à la formation de pilotes ukrainiens sur F-16. Cependant, a-t-il tempéré, « cela doit être convenu au sein de la coalition élargie ».

Cependant, tout transfert de F-16 doit préalablement obtenir l’accord des États-Unis… Or, le président Biden a constamment refusé de céder aux demandes de son homologues ukrainien.

Alors que la guerre en Ukraine vient d’entrer dans sa seconde année et que, selon le renseignement britannique, plusieurs signes montrent que l’approche russe s’inscrit désormais dans le long terme tout en privilégiant l’usure des capacités de l’armée ukrainienne, le chef de la Maison Blanche a réitéré son refus.

« Non, il [M. Zelenski] n’a pas besoin de F-16 maintenant », a en effet affirmé M. Biden, lors d’un entretien accordé à ABC News. « Il n’y a aucune base pour justifier, à l’heure actuelle, et selon le Pentagone, la livraison d’avions F-16 » à l’Ukraine, a-t-il insisté. « Pour l’instant, je l’exclus », a-t-il dit.

Assurant que le soutien des États-Unis à l’Ukraine « ne faiblira pas » et qu’il durera « aussi longtemps qu’il le faudra », M. Biden a fait valoir que l’armée ukrainienne a d’autres besoins « plus cruciaux ».

« Nous lui envoyons ce dont nos militaire chevronneés pensent qu’elle a besoin maintenant. Et elle a besoin de chars, d’artillerie, de système de défense aérienne », a-t-il développé. « II y a des choses dont elle a besoin maintenant et que nous lui fournissons pour la mettre en position de pouvoir faire des gains ce printemps et cet été », a expliqué M. Biden.

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