Remplacement des AWACS de l’Otan : Saab défie Boeing avec une solution basée sur le GlobalEye

Depuis 1982, une flotte de 14 avions d’alerte avancée [AWACS] de type Boeing E-3 Sentry est mise en oeuvre depuis la base aérienne de Geilenkirchen [Allemagne] par la Force aéroportée de détection lointaine et de contrôle de l’Otan [NAEW&C].

Ces appareils relèvent de l’Organisation de gestion du programme du système aéroporté de détection lointaine et de contrôle de l’Otan [NAPMA, pour Nato Airborne Early Warning and Control Programme Management Agency], à laquelle participent seize pays membres, dont l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, les États-Unis, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République tchèque, la Roumanie et la Turquie.

Ces E-3 Sentry ont constamment été modernisés depuis leur mise en service. Comme en 2019, avec la notification à Boeing d’un contrat de 750 millions d’euros afin de prolonger leur vie opérationnelle jusqu’en 2035.

Cependant, la question de leur remplacement a été posée lors du sommet de l’Otan organisé à Varsovie, en 2016. « Sur la base de besoins militaires de haut niveau, nous avons décidé d’entamer collectivement le processus de définition des options possibles pour les futures capacités de surveillance et de contrôle », avait-il été en effet décidé. Ce qui donna ensuite lieu à l’initiative AFSC [Future capacité de surveillance et de contrôle de l’Alliance], laquelle doit permettre de valider une approche « système de systèmes », en tenant compte de l’évolution à la fois de la technologie et des menaces.

Évidemment, étant donné qu’il passe pour le sucesseur naturel de l’E-3 Sentry aux yeux de l’US Air Force et de la Royal Air Force, le Boeing E-7 Wedgetail est le « grandissime » favori pour ce marché de l’Otan. Sauf que l’industriel américain devra composer avec la concurrence.

En effet, cette semaine, le suédois Saab a fait savoir qu’il avait répondu à une demande d’informations [RFI] de l’Otan dans le cadre de l’initiative AFSC… Et qu’il entendait soumettre une offre basée sur son système GlobalEye.

Pour rappel, celui-ci repose sur un avion Bombardier Global 6000 équipé de capteurs pouvant résister au brouillage, du radar à longue portée Erieye ER, du radar à antenne active SeaSpray [fourni par Leonardo] et d’une boule optronique. Les données collectées sont fusionnées au sein d’un système de commandement et de contrôle [C2] multi-domaines.

« Le GlobalEye est une solution multi-domaine de détection et de de commandement aéroporté dotée d’un ensemble de capteurs actifs et passifs qui offrent une détection et une identification à longue portée d’objets dans les airs, en mer et sur terre », détaille Saab. Et d’ajouter : « En transmettant les informations en temps réel aux unités des forces aériennes, terrestres et maritimes, le GlobalEye procure une meilleure connaissance situationnelle des zones environnantes et une détection rapide des menaces ».

Même si la Suède a posé sa candidature pour rejoindre l’Alliance atlantique, Saab fait valoir qu’il est un « acteur à la fois reconnu et digne de confiance de la base industrielle de défense de l’Otan, avec une présence dans plus des deux tiers des pays membres ».

« Nos solutions, dont le GlobalEye, sont dès le départ développées pour être conformes aux exigences de l’Otan », a d’ailleurs souligné Carl-Johan Bergholm, responsable du département « Surveillance » de Saab. « Je suis convaincu que nous pouvons apporter d’importantes capacités qui renforceront l’Otan et profiteront aux pays membres », a-t-il fait valoir.

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