Le drone tactique Patroller a obtenu sa certification auprès de la Direction générale de l’armement

Normalement, les premiers drones tactiques Patroller auraient dû être livrés à l’armée de Terre en 2020… Mais Safran, son constructeur, fut obligé de revoir sa copie après l’accident d’un exemplaire, lors d’un vol de « réception industrielle » en décembre 2019. Accident causé par un défaut identifié au niveau d’un calculateur de commandes de vol de facture américaine…

Quoi qu’il en soit, s’étant engagé à livrer un premier système [soit cinq vecteurs et deux stations sol] en 2022, Safran enchaîna les vols d’essais du Patroller. En septembre 2021, l’industriel s’était félicité du succès d’une campagne réalisée en Finlande, en présence de représentants de la Direction générale de l’armement [DGA] et de l’armée de Terre.

« Tous les objectifs ont été atteints : vols d’endurance de 14 heures, altitude plafond, performance de ses équipements optronique et radar, leur exploitation simultanée et en temps réel, décollage et atterrissage automatiques, conduite de mission, discrétion sonore, facilité de mise en œuvre et disponibilité », fit en effet valoir Safran.

Pour autant, les premières livraisons n’étaient pas encore imminentes. Depuis cette campagne en Finlande, « la dernière version logicielle a revolé sur un prototype piloté. Nous attendons les premières livraisons fin 2022 avec 10 appareils sur les 14 prévus », avait ainsi indiqué Joël Barre, alors Délégué général pour l’armement [DGA], lors d’une audition parlementaire.

Quoi qu’il en soit, dans le calendrier de ses activités programmées durant le premier semestre 2023, l’armée de Terre a fait savoir que le 61e Régiment d’Artillerie [RA] allait bientôt entamer la « phase d’appropriation » du Patroller, alors que le drone tactique Sperwer, qu’il doit remplacer, n’est plus opérationnel depuis quelques temps déjà. Mais encore fallait-il attendre la certification de cet appareil…

Or, selon le Pdg de Safran, Olivier Andriès, le Patroller l’a obtenue auprès de la DGA, le 15 février.

« Le Patroller a été certifié avant-hier par la Direction générale de l’armement », a en effet déclaré M. Andriès, à l’occasion de la présentation des résutats de son groupe, le 17 février. Il ne lui reste plus qu’à être qualifié par la DGA pour être déclaré pleinement opérationnel.

Pour rappel, le Patroller a été développé à partir du motoplanneur allemand Stemme S15. Ses performances sont proches de celles d’une drone MALE [Moyenne Altitude Longue Edurance], avec une capacité à évoluer à 20’000 pieds d’altitude pendant près de 20 heures.

Doté d’une boule optronique Euroflir 410, d’une nacelle de désignation laser et d’une charge de guerre électronique, le Patroller sera potentiellement armé [du moins, le ministère des Armées l’a laissé entendre à maintes reprises].

Mais surtout, avec ce drone, l’armée de Terre récupérera une capacité perdue depuis le retrait du Cougar HORIZON [Hélicoptère d’observation radar et d’investigation sur zone], grâce au radar PicoSAR AESA, fourni par l’italien Leonardo. Il pourra en effet « détecter des cibles mobiles terrestres et collecter des images grâce au radar à synthèse d’ouverture [RSO ou SAR, pour Synthetic Aperture Radar] », ce qui permettra d’assurer une surveillance radar du champ de bataille.

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