Un F-22A Raptor a abattu un objet « cylindrique » inconnu au-dessus de l’Alaska

Déclaré opérationnel en 2005, le F-22A Raptor vient d’abattre un second aéronef, une semaine après avoir détruit un ballon espion chinois dans les eaux territoriales américaines, au large de la Caroline du Sud.

En effet, le 10 février, John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale [NSC], qui relève de la Maison Blanche, a déclaré qu’un « objet » de la taille d’une « petite voiture » et volant à une altitude d’environ 40’000 pieds [12’000 mètres] venait d’être abattu par l’US Air Force au-dessus de l’Alaska. Et d’expliquer que cet engin inconnu posait « une menace pour la circulation aérienne ».

« Nous ne savons pas qui en est le propriétaire, si c’est un État ou une entreprise ou un particulier, nous ne le savons pas. […] Et nous ne comprenons pour l’heure pas son usage », a ensuite développé M. Kirby, avant de précisé que l’ordre de détruire cet « objet » avait été donné par le chef de la Maison Blanche, Joe Biden, dans la matinée du 10 février.

Selon le porte-parole, qui a évité de parler de « ballon », l’objet en question ne semblait « pas avoir de système de propulsion ni de commandes lui permettant de se diriger ». Et d’ajouter qu’il a été abattu après l’US Air Force a été établi que personne ne se trouvait à son bord.

Le Pentagone a ensuite précisé les conditions dans lesquelles cet objet inconnu a été abattu… Mais sans livrer davantage de détails à son sujet.

Détecté par un radar au sol, l’engin « volait vers le nord-est au-dessus de l’Alaska. Une patrouille de deux F-35 s’en est approchée. Puis un F-22 de la base d’Elmendorf-Richardson, affecté à l’US Northern Command, l’a abattu avec un missile AIM-9X près de Deadhorse. Cette mission a été soutenue par des moyens aériens de l’Air National Guard de l’Alaska », a indiqué le général Pat Ryder, un porte-parole. Et d’indiquer que la récupération des débris de cet objet était en cours. Leur analyse permettra sans doute d’en savoir davantage.

D’autant plus qu’on ignore le type d’engin qui a été abattu… Sollicité par ABC News, un responsable américain a parlé d’un « objet cylindrique gris argenté » qui « semblait flotter ».

Quoi qu’il en soit, ce cas est différent de celui du ballon espion chinois dans la mesure où il n’est pas question de « très haute altitude », qui commence à partir de 66’000 pieds [soit environ 20 km]. Pour rappel, au-delà de cette limite, l’espace aérien n’est pas réglementé.

Justement, s’agissant de l’aérostat chinois, dont Pékin a assuré qu’il servait à collecter des données météorologiques, un haut responsable du département d’État [diplomatie américaine, ndlr] a affirmé, le 9 février, que les photographies prises en haute résolution par des avions espion U-2 « Dragon Lady » au cours de son périple au-dessus des États-Unis [et de sites militaires sensibles] ont montré qu’il était doté de moyens pour « mener des opérations de collecte de renseignements en interceptant les communications électromagnétiques ».

« Son équipement était clairement destiné à une mission de renseignement et ne correspondait pas à celui embarqué à bord des ballons météorologiques. Il comportait de multiples antennes, probablement capable de recueillir et de géolocaliser des communications. Il était équipé de panneaux solaires suffisamment grands pour produire l’énergie nécessaire au fonctionnement de plusieurs capteurs actifs de collecte de renseignements », a détaillé ce responsble.

Et d’ajouter : « Nous avons pu suivre la trajectoire exacte du ballon et nous assurer qu’aucune activité ou communication sensible non chiffrée serait menée dans son voisinage ».

En outre, pour Washington, la mission de cet aérostat chinois ferait partie d’une opération plus vaste menée au-dessus de « plus de 40 pays sur les cinq continents ». « Nous savons que ces ballons font tous partie d’une flotte de ballons développée pour mener des opérations de surveillance. Ce type d’activités est souvent entrepris sous la direction de l’Armée populaire de libération », a en effet affirmé le fonctionnaire du département d’État.

Photo : US Air Force

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