L’armée de Terre a reçu tous les fusils de précision SCAR-H PR commandés en 2019

Le remplacement des fusils FR-F2 alors en dotation dans l’armée de Terre depuis les années 1980 aura fait couler de l’encre… en raison des conditions imposées par la Direction générale de l’armement [DGA] aux éventuels candidats à son appel d’offres. Celles-ci avaient en effet été jugées trop restrictives, au point que l’armurier français Verney-Caron [qui a depuis lancé la marque Lebel] ne put y prendre part alors qu’il comptait soumettre le VDC-10, une arme dérivée de l’AR-10 produit aux États-Unis.

Quoi qu’il en soit, un peu plus de trois ans après avoir été notifié au groupe belge FN Herstal, le marché « FPSA » [pour Fusil de précision semi-automatique] est désormais terminé, la DGA ayant reçu les 655 derniers fusils SCAR-H PR sur les 2’620 qu’elle avait commandés pour un montant maximum de 100 millions d’euros. Cette somme comprenait également plusieurs équipements annexes, dont des modules optroniques infra-rouge et modules optroniques à intensification de lumière, aquis auprès du groupement formé par OIP Sensor Systems et Telefunken-Racoms.

« Il s’agissait avec l’acquisition de ce nouveau fusil d’équiper les tireurs de précision de nos forces armées, principalement ceux de l’armée de Terre, avec un armement performant leur permettant de garder la supériorité face aux adversaires déterminés auxquels ils sont confrontés sur les théâtres d’opérations extérieures », rappelle la DGA, dans un communiqué diffusé le 9 février.

Pour rappel, les premiers SCAR-H PR furent livrés au 16e Bataillon de chasseurs à pied [BCP], en octobre 2021. Et ce fusil fut rapidement adopté par les tireurs de précision de cette unité. « L’arme précédente possédait un verrou, c’est-à-dire qu’à chaque tir on devait réarmer à chaque fois, alors que là, on peut tirer par exemple un chargeur de 20 en coup par coup sans avoir besoin de réarmer », avait ainsi témoigné l’un d’eux auprès de la presse locale, à l’époque.

Les modules optroniques avaient aussi suscité l’adhésion. « On a la voie jour et la voie nuit pour permettre la surveillance de jour comme de nuit en toute circonstance. On a également le réglage pour avoir soit un aimpoint, c’est-à-dire un point rouge sur la cible soit pour avoir une croix rouge », avait expliqué un chef de section du 16e BCP.

À ces dispositifs viendront bientôt s’ajouter des calculateurs balistiques FN Elity qui, commandés par l’armée de Terre auprès de FN Herstal, permettent d’améliorer de 25% la précision du tir. Ce qui est un atout non négligeable quand l’on sait l’importance des tireurs de précision.

Ceux-ci, « véritables yeux du chef de section, participent à la protection de leurs unités en remplissant des missions d’observation et de renseignement comme de neutralisation de cibles à longue distance : en pratique, ils peuvent engager leurs objectifs jusqu’à environ 800 mètres, contre 300 pour les fusils des autres soldats. Ils remplissent ainsi une mission primordiale, mais aussi risquée car le tireur de précision est une cible privilégiée de l’adversaire du fait de la menace qu’il représente », rappelle la DGA.

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