Le Pentagone et l’Agence européenne de Défense vont renforcer leur coopération

Ces dernières années, les États-Unis ont régulièrement critiqué les projets visant à renforcer « ‘autonomie stratégique » européenne… parce que leurs entreprises du secteur de l’armement devaient en être initialement exclues. Mais ils ont toutefois réussi à mettre un pied dans la porte, dans la mesure où le Conseil de l’Union européenne a établi des conditions censées permettre à des pays tiers [à l’UE] de participer « à titre exceptionnel à des projets » de la Coopération structurée permanente [CSP ou PESCO], et donc éligibles à un financement du Fonds européen de défense [FEDef].

C’est ainsi que les États-Unis, le Canada et la Norvège sont parties prenantes à un projet relatif à la mobilité militaire au sein de l’UE, dirigé par les Pays-Bas dans le cadre de la CSP.

Justement, cette question de la mobilité militaire sera au centre des échanges qu’auront prochainement l’Agence européenne de défense [AED] et le département américain de la Défense [DoD – Pentagone].

En effet, le 6 février, le Conseil de l’UE a indiqué avoir approuvé un projet « d’arrangement admnistratif » afin de « fournir un cadre pour échanger des informations et études des possibilités de coopération » entre l’AED et le Pentagone.

Cette arrangement permettra de nouer un « dialogue de fond » toutes les questions relevant de l’AED… Et le DoD sera « invité à participer aux réunions du comité directeur de l’AED qui le concernent, et vice-versa », précise le communiqué, lequel évoque aussi des « activités spécifiques » concernant non seulement la mobilité militaire mais aussi l’enregistrement des substances chimiques [règlement REACH de l’UE, ndlr], les questions liées aux chaînes n’approvisionnement et « l’impact du changement climatique sur la défense ».

« La coopération concerne aussi la participation aux sessions ouvertes du comité européen de normalisation de la défense », précise le Conseil de l’UE.

Pour le moment, le développement de nouvelles capacités ainsi que la recherche et la technologie n’entrent pas dans le champ de cet arrangement… Mais celui-ci pourrait s’étendre à l’avenir, à la condition que les deux parties soient d’accord.

À noter que, dans une résolution adoptée en octobre 2021, le Parlement européen avait « exhorté » l’UE et les États-Unis « à entretenir une coopération étroite non seulement face aux menaces traditionnelles sur la sécurité, mais aussi face aux menaces émergentes que sont la supériorité technologique de pays hostiles, les menaces hybrides, les campagnes de désinformation et l’ingérence malveillante dans les processus électoraux ».

« L’arrangement confirme le rôle majeur du partenariat transatlantique en matière de sécurité et de défense et témoigne de l’importance d’une défense européenne plus forte et plus capable, qui contribue à la sécurité globale et transatlantique et qui soit complémentaire à l’Otan », s’est félicité le Conseil de l’UE.

À noter que l’AED a déjà conclu des « arrangements administratifs » avec la Norvège [en 2006], la Suisse [en 2012], la Serbie [en 2013] et l’Ukraine [en 2015].

Photo : AED

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