L’Agence européenne de Défense s’implique dans le développement de robots terrestres de combat

Lancé en juin 2020 dans le cadre de la Coopération structuré permanente [CSP ou PESCO] avec une enveloppe de 32,6 millions d’euros financée par le Programme européen de développement industriel dans le domaine de la défense [PEDID], le projet iMUGS [Integrated Modular Unmanned Ground System] vise à développer un système de véhicules terrestres et aériens robotisés pour des missions de surveillance, de renseignement et de transport. La France y est partie prenante, avec Nexter et Safran, au même titre que dix autre pays.

Coordonné par l’estonien Milrem Robotics, dont le robot THeMIS sert de plateforme de développement pour se projet, iMUGS a fait l’objet d’une démonstration réussie en décembre dernier, à Satory. Mais alors qu’il doit prendre fin en juin prochain, un nouveau programme européen de robotique militaire a d’ores et déjà été lancé.

En effet, le 3 février, l’Agence européenne de Défense [AED] a annoncé le lancement du projet CUGS [Combat Unmanned Ground Systems] qui, doté de 35,5 millions d’euros, réunit neuf États et vingt-huit industriels.

Décrit comme étant le « plus grand projet de recherche » de l’AED en matière de robotique militaire, CUGS vise à développer un « ensemble de modules fonctionnels qui seront intégrés sur plateformes existantes ». D’une durée de 36 mois, il se terminera par des essais de démonstrateurs « complets » de systèmes terrestres de combat « hautement autononomes ».

Ce projet sera coordonné par l’Italie, le groupe Leonardo ayant été désigné pour diriger les travaux, aux côtés d’Iveco, Larimart et MBDA Italia. La France, avec Nexter, Safran, Thales, MBDA et Arquus, y participe. De même que l’Allemagne [MBDA Deutschland, Krauss-Maffei Wegmann, Rheinmetall et Diehl Defence], la Belgique [John Cockerill Defence, FN Herstal], l’Estonie [Milrem Robotics], la Finlande [Patria et Bittium], les Pays-Bas [TNO, Demcon et NCIM] et la Pologne [WAT, PIAP, ZMT et ASW]. La Norvège, qui n’est pas membre de l’UE, y est associée avec Kongsberg et FFI.

Parmi les plateformes retenues pour ce projet, on retrouve le THeMIS et le Type X de Milrem Robotics, mais aussi le Wiesel de Rheinmetall, le Patria AMX et le Lince 2 VTLM d’Iveco.

Lors des essais, les démonstrateurs devront être capables de naviguer, de communiquer, d’identifier et de verrouiller des cibles de manière autonome. Sur ce point, l’AED insiste sur le fait que « l’homme restera dans la boucle », conformément à la « Résolution sur les systèmes d’armes autonomes [2018/2752(RSP)] » du Parlement européen.

« Ce projet contribuera à identifier le niveau d’autonomie adéquat pour un système d’arme autonome avec des humains dans la boucle et à tester les fonctionnalités pertinentes au niveau des démonstrateurs », souligne l’agence, qui dit s’attendre à ce que de tels robots soient appelés à tenir un « rôle accru » dans les opérations militaires à venir.

En tout cas, le programme CUGS était attendu par Nexter, l’industriel français ayant eu déjà l’occasion de souligner qu’il permettrait de « jeter les bases technologiques d’une plateforme terrestre armée » et de préparer ainsi le terrain pour les systèmes robotisés du MGCS [Main Ground Combat System – Système principal de combat terrestre], mené dans la cadre d’une coopération franco-allemande.

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