Le ministère des Armées a publié un avis de marché pour 800 camions citernes de nouvelle génération

Dans son dernier rapport annuel, le Service de l’énergie opérationnel [SEO, ex-Service des essences des Armées] avait évoqué une « feuille de route » ambitieuse pour moderniser et renouveler ses équipements, à commencer par ses camions citernes. Et cela afin de « répondre au contrat opérationnel, de se préparer à la haute intensité et de planifier ses besoins budgétaires ».

Ainsi, parmi ses priorités, le SEO avait insisté sur la modernisation du Camion Ravitailleur Pétrolier de l’Avant à Capacité Étendue [CaRaPACE], celui-ci devant être équipé de grilles amovibles de protection contre les charges creuses SCABA [Shape Charge Advanced Bar Armor] et d’une capacité de brouillage. Et de préciser que des études « pour une capacité d’avitaillement [FARP – Forward Amunition and Refuelling Point – point de recomplètement munition et carburant dans la profondeur] et le roulage neige » venaient d’être lancées.

Mais le plus gros morceau restait encore le remplacement de l’ensemble de ses avitailleurs de moyenne, de grande et de très grande capacité par une flotte unique constituée d’un « poreur et d’une éventuelle nouvelle remorque » à l’horizon 2025-28. Et il était question du programme CCNG, pour Camion Citerne de Nouvelle Génération.

Piloté par la Direction générale de l’armement [DGA], ce projet vise à remplacer les Scania CCP10 [bientôt doté d’une cabine blindée de niveau 2] et, à plus court terme, les Renault CBH 325, dont le retrait commencera à partir de 2025. Or, celui-ci vient de franchir une nouvelle étape, avec la publication d’un avis de marché, le 3 février.

« Le présent marché porte sur l’acquisition et le soutien de camions-citernes militaires destinés au renouvellement des capacités de ravitaillement en carburant des forces armées françaises. Les principales prestations à réaliser sont les suivantes : développement et fourniture de différentes versions de camions-citernes militaires [CCNG] protégés ou non, ayant une mobilité différenciée (tout chemin ou tout terrain, développement et fourniture du système de soutien des CCNG [outillages, rechanges, documentation, formations] et prestations de soutien et de maîtrise technique du parc de véhicules », est-il expliqué dans le document transmis par la DGA.

D’une durée de dix ans, ce marché suppose la livraison au SEO d’une « quantité maximale d’envron 800 camions-citernes », avec « leurs équipements, le soutien en service et la maitrise technique du parc de véhicules constitué », y est-il encore précisé.

Les éventuels soumissionnnaires, qui devront impérativement être établis au sein de l’Union européenne ou dans l’Espace Économique Européen, devront démontrer leurs capacités « à développer, modifier et produire des camions militaires et intégrer dans ces véhicules des équipements pétroliers et des équipements militaires [mécaniques, électriques ou électroniques] ».

Plus précisément, ces CCNG devront pouvoir être « aérotransportables » et « intégrer des dispositifs de protection balistique » ainsi que des « dispositifs de protection de type IED ou anti-mine ». Les candidats auront aussi à démontrer leur capacité à assurer le « soutien de plusieurs centaines de camions-citernes en France métropolitaine et en Outre-mer ». Enfin, il leur est demandé d’avoir les moyens de produire annullement, au sein de l’UE et/ou ans l’l’Espace Économique Européen, au moins « 150 camions-citernes de plus de 10m3 équipés d’un système de distribution de carburant ».

Ce programme est important pour le SEO puisque, comme il l’avait expliqué dans son rapport annule, la mise en service des CCNG lui permettra de disposer d’un « vecteur de transport massif blindé et armé, mais aussi d’un camion-citerne d’avitaillement bénéficiant des mêmes capacités ».

Photo : SEO

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