Dassault Aviation coordonne un projet visant à renforcer l’interopérabilité des forces aériennes européennes

Comme l’a souligné un ingénieur principal de l’armement dans « Esprit Défense« , le magazine du ministère des Armées, le « combat collaboratif a toujours existé […] d’une manière ou d’une autre ». Mais les évolutions technologiques ouvrent de nouvelles perspectives. « Nous devons franchir des paliers ambitieux pour mieux connecter l’ensemble des acteurs du champ de bataille. Ceux-ci pourront ainsi mieux apprécier la situation tactique et neutraliser les cibles plus rapidement. Dans un contexte de haute intensité, il ne faut plus miser sur le ‘un contre un’. Au contraire, l’union fait la force », a-t-il expliqué.

Aussi, il est nécessaire de faire en sorte que des systèmes d’armes différents puissent communiquer entre eux, surtout s’il s’agit de mener des opérations dans le cadre d’une coalition. D’où le projet ECOWAR [EU Collaborative Warfare Capabilities / Capacités de guerre collaborative], lancé au titre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO] par l’Union européenne et coordonné par la France, avec la participation de la Belgique, de la Roumanie, de l’Espagne, de la Pologne et de la Suède.

On retrouve la plupart de ces pays dans un autre projet européen ayant trait au combat collaboratif… mais dans le domaine de l’aviation de combat.

En effet, financé à hauteur de 75 millions d’euros par le Fonds européens de défense [FEDef], le programme « EICACS », pour « European Initiative for Collaborative Air Combat Standardisation » [.pdf], vient d’être lancé au niveau industriel par Dassault Aviation, qui en est le chef de file.

« Le contrat de subvention, attribué par la Commission Européenne le 19 décembre 2022, désigne Dassault Aviation, reconnu pour sa capacité à assumer la maîtrise d’œuvre de programmes complexes en coopération, comme le coordinateur de ce projet d’études qui rassemble 37 industriels et organismes de recherche issus de 11 pays de l’Union Européenne », explique le constructeur du Rafale.

La direction du projet EICACS a été confiée à la France. Et outre la Belgique, la Roumanie, l’Espagne et la Suède, il réunit l’Allemagne, l’Italie, la Grèce, les Pays-Bas, la Croatie et le Portugal.

Évidemment, les travaux menés dans le cadre de l’EICACS serviront au Système de combat aérien du futur [SCAF], mené conjointement par la France, l’Allemagne et l’Espagne. Mais également le Global Combat Air Programme [ex-Tempest], auquel participe l’Italie, aux côtés du Royaume-Uni et du Japon. En outre, ils serviront également à élaborer des passerelles entre le Rafale, l’Eurofighter Typhoon, le Gripen et le F-35 américain, dont six pays participants sont dotés [ou le seront dans les années à venir]… mais aussi avec d’autres plateformes [drones, effecteurs connectés, avions de transport, etc].

Ce projet « permettra de renforcer la capacité des forces aériennes européennes à conduire leurs missions toujours plus efficacement et à agir en coalitions faisant intervenir aussi bien des systèmes habités que non-habités, des systèmes de combat aérien futurs et des plates-formes existantes ainsi que leurs évolutions », s’est par ailleurs félicité Dassault Aviation.

À noter également que, dans le cadre de la CSP, Paris assure la coordination du projet « Air Power« , dont l’objectif est d’accroître les capacités de supériorité aérienne des États membres de l’Union européenne. Les trois pays qui y participent sont les seuls, en Europe, à disposer de Rafale [France, Grèce et Croatie, ndlr].

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