L’allemand Hensoldt fournira la capacité de renseignement électro-magnétique du drone MALE européen

Après être resté dans les limbes pendant près de dix ans, le programme de drone MALE [Moyenne altitude Longue Endurance] européen, dirigé par l’Allemagne dans le cadre d’une coopération associant la France, l’Italie et l’Espagne, a pu enfin décoller en février 2022, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] ayant notifié le contrat de développement et de production à Airbus Defence & Space.

Devant être équipé de deux turbopropulseurs Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP], qui, devant être fournis par Avio Pro, filiale italienne de l’américain General Electric [GE], ont été choisis aux dépens des Ardiden TP3 du motoriste français Safran, ce drone de dix tonnes ne manque pas de susciter de scepticisme, si n’est des critiques, dans la mesure où il serait déjà dépassé, l’américain General Atomics ayant lancé le projet visant à developper un appareil capable d’opérer dans les milieux contestés.

Cependant, en octobre 2020, Joël Barre, alors Délégué général pour l’armement [DGA] réfuta fermement ces critiques en faisant valoir que ce drone MALE européen [ou EuroMale] serait doté de capteurs de nouvelle génération qui feraient la différence.

Depuis, Safran a été retenu par Airbus Defence & Space pour équiper l’EuroDrone avec son système électro-optique [optronique] aéroporté haute performance Euroflir 610. Et le suédois Saab doit fournir les dispositifs nécessaires à la sécurité en matière de gestion de vol et l’intégration dans l’espace aérien européen afin de permettre à cet appareil d’effectuer des « vols en trajectoire directe ne nécessitant pas de sites d’atterrissage d’urgence définis à l’avance », ce qui réduira la consommation de carburant… et donc les émissions de gaz à effet de serre.

Quant à la nacelle dédiée au renseignement électro-magnétique [SIGINT – Signal Intelligence], elle sera développée par Hensoldt. C’est en effet ce que le groupe allemand a annoncé, via un communiqué diffusé le 20 janvier.

« Hensoldt développe un capteur qui pourra être intégré dans une une nacelle afin de donner à l’EuroDrone une capacité de recueil des signaux électronmagnétiques, basée sur une combinaison des dernières technologies en matière de numérisation, d’orientation électronique du faisceau et d’impression 3D métallique », dont certaines ont été développés pour les produits « Kalaetron », a indiqué l’industriel.

Le contrat pour le développement et les essais d’un démonstrateur d’une telle capacité, d’une valeur de 15 millions d’euros, a été notifié par l’Office fédéral des équipements, des technologies de l’information et du soutien en service de la Bundeswehr [BAAINBw].

« Grâce à notre expérience avec d’autres projets SIGINT et nos propres programmens technologiques, nous sommes en mesure d’offrir une solution flexible pour l’EuroDrone, qui peut être intégrée dans une nacelle ou aussi être utilisée en réseaix avec d’autre plate-formes », a souligné Christoph Ruffner, le responsable de la branche « Spectrum Dominance & Airborne Solutions » d’Hensoldt.

En plus de cette suite de capteurs, Hensoldt va également développer une « architecture système pour intégrer la capacité SIGINT dans le futur système de mission de l’Eurodrone », dans le cadre de ce contrat attribué par le BAAINBw.

Pour rappel, l’armée de l’Air & de l’Espace doit recevoit six systèmes « EuroDrone » [soit 18 appareils et 12 stations de contrôle, ndlr], dont quatre ont été commandés par le ministère des Armées. Les appareils français devroit pouvoir mettre en oeuvre des missiles « haut de trame » [MHT ou AKERON MT] ainsi que des bombes GBU-49 de fabrication américaine… alors que l’A2SM [Armement Air Sol Modulaire] de Safran aurait pu convenir…

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