Les Pays-Bas seraient disposés à livrer des chasseurs-bombardiers F-16 à l’Ukraine

Jusqu’à présent, les États-Unis ont toujours été réticents à fournir les avions de combat [F-16, A-10 Warthog, voire F-15 Eagle] que l’Ukraine leur demande pour permettre à ses forces aériennes de faire face à l’invasion russe.

Et quand Varsovie fit part de son intention de céder ses MiG-29 « Fulcrum » à Kiev à condition que leur transfert se fît sous responsabilité américaine, Washington refusa. « La perspective d’avions de combat ‘à la disposition du gouvernement des États-Unis’ partant d’une base États-Unis/Otan en Allemagne pour voler vers un espace aérien disputé avec la Russie au-dessus de l’Ukraine suscite de sérieuses préoccupations pour l’ensemble de l’Otan », expliqua le Pentagone à l’époque.

Cela étant, pour la force aérienne ukrainienne, des « avions de combat américains permettraient de faire pencher la balance ». Et d’avancer, en avril 2022 : « Nous avons un plan pour recycler nos pilotes et notre personnel technique vite que possible. Pour que l’on puisse maîtriser de tels appareils rapidement, une décision doit être prise maintenant, avant qu’il ne soit trop tard ».

Pour autant, malgré la réserve du Pentagone, le Congrès des États-Unis s’est montré plus ouvert sur cette question. En juillet dernier, la Chambre des représentants avait ainsi adopté un amendement visant à permettre à des pilotes ukrainiens de venir États-Unis pour se former « au pilotage d’aéronefs à voilure fixe et d’autres plateformes appropriées pour le combat air-air », comme le F-15 et le F-16. « Ce que nous voulons faire, c’est évidemment envoyer un message pour autoriser le processus », expliqua Adam Kinzinger, l’auteur de ce texte.

Quoi qu’il en soit, cette question des avions de combat est passée au second plan, l’Ukraine ayant surtout mis l’accent sur le renforcement de ses forces terrestres [artillerie, chars] et de sa défense aérienne. D’ailleurs, même si les pilotes de chasse ukrainiens enchaînent les missions, la force aérospatiale russe [VKS] se fait assez discrète. Du moins, elle n’a visiblement pas cherché à obtenir la supériorité aérienne… puisque cela ne figure pas dans sa doctrine.

Cependant, l’aviation de combat ukrainienne pourrait bien finir par obtenir les avions qu’elle souhaite… En effet, le 18 janvier, soit à la veille d’une réunion du « groupe de contact pour le soutien à l’Ukraine » à Ramstein [Allemagne], le ministre des Affaires étrangères néerlandais, Wopke Hoekstra, a déclaré que les Pays-Bas « examineraient » une éventuelle demande ukrainienne pour des chasseurs-bombardiers F-16 avec un « esprit ouvert »… Et qu’il « n’y avait pas de tabous » à ce sujet. Mais encore faudrait-il obtenir l’accord de Washington pour livrer ces appareils. Ce qui n’est pas encore acquis.

Pour rappel, la Koninklijke Luchtmacht [KLu, Armée de l’air royale néerlandaise] est en train de remplacer progressivement sa cinquantaine de F-16 MLU par des F-35A. Et un premier lot de 12 de ses anciens appareils a été vendu à l’Entreprise de Services de Sécurité et de Défense [ESSD] américain Draken International, qui pourrait lever une option pour 28 autres appareils avant 2024.

Reste à voir si ces F-16 peuvent effectivement répondre aux besoins ukrainiens. Du moins à court terme. « Il ne suffit pas de donner un F-16 à quelqu’un et de lui souhaiter bonne chance », avait soutenu le général Jeffrey L. Harrigian, le commandant des forces aériennes américaines en Europe, en avril dernier.

En outre, pour le Royal United Services Institute [RUSI], un groupe de réflexion britannique, l’avion de combat le plus approprié pour l’Ukraine serait le JAS-39 Gripen C/D… parce que cet appareil n’exige pas une infrastructures et une chaîne logistique compliquées et que sa maintenance ne demande qu’une formation technique minimale.

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