Premier des six nouveaux patrouilleurs outre-Mer, l’Auguste Bénébig a mis le cap vers Nouméa

Initialement, les patrouilleurs P400, mis en oeuvre dans les départements et territoires d’outre-Mer par la Marine nationale, et les patrouilleurs de haute-mer [PHM, ex-Avisos] devaient être remplacés dans le cadre du programme BATSIMAR [Bâtiment de surveillance et d’intervention maritime], qui, en raison des contraintes budgétaires, ne put être lancé comme attendu, au risque de provoquer des « ruptures temporaires de capacité » [RTC] susceptibles de devenir définitive.

Cela étant, et afin de parer au plus pressé, le ministère des Armées commanda, en 2015, trois « patrouilleurs Antilles-Guyane » [PAG, ex-patrouilleurs légers guyanais] auprès du chantier naval Socarenam. Et il fut décidé de scinder le programme BATSIMAR en deux.

« J’avais initialement l’intention de remplacer les patrouilleurs métropolitains et les patrouilleurs outre-mer par une même classe de bateau. Je n’y parviens pas. Ce serait trop cher. […] Je propose donc de déployer outre-mer des bateaux deux à trois fois moins chers, pour les avoir plus vite. Je suis donc prêt à échanger du niveau de spécification contre un raccourcissement des délais », avait en effet expliqué l’amiral Christophe Prazuck, alors chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], en 2017.

D’où la commande de six patrouilleurs outre-Mer [POM], notifiée en décembre 2019 à Socarenam… Quant aux patrouilleurs océaniques [dix unités prévues], ils font l’objet d’un programme distinct, lancé en juin 2020.

Quoi qu’il en soit, trois ans plus tard, le premier POM de la classe « Félix Éboué », l’Auguste Bénébig, a appareillé de Brest, où il était jusqu’à présent basé afin de mener ses essais en mer, pour rejoindre Nouméa [Nouvelle Calédonie], où il doit remplacer [ou « épauler »?]le patrouilleur P400 « La Glorieuse », admis au service en 1987. Il y sera rejoint en 2024/25 par un second POM, le « Jean Tranape », dont la construction a débuté en octobre dernier.

« Le premier des 6 patrouilleurs outre-mer, l’Auguste Bénébig, prend aujourd’hui la mer pour rejoindre son port-base de Nouméa.
Cette série de navires modernes marque le renouvellement des moyens positionnés dans nos outre-mer pour protéger nos concitoyens et nos espaces maritimes », s’est félicité l’amiral Pierre Vandier, l’actuel CEMM.

Pour rappel, la construction du POM « Auguste Bénébig » a menée « tambour battant », dans un contexte marqué les mesures sanitaires prises pour juguler la pandémie de covid-19. Mis à l’eau à Saint-Malo en octobre 2021, le navire a ensuite été transféré à Boulogne-sur-Mer pour son armement. Puis il a rejoint Brest pour ses essais de qualification, menés par l’équipage commandé par le lieutenant de vaisseau Jean-François Cabaret.

Affichant un déplacement de 1300 tonnes [soit trois fois plus qu’un P400] pour une longueur de près de 80 mètres, une largeur de 12 mètres et un tirant d’eau inférieur à 3,5 mètres, le POM peut naviguer à la vitesse maximale de 24 noeuds, pour un rayon d’action de 5’500 nautiques. Équipé du système de gestion de combat Lyncea, du radar de surveillance Kelvin Hugues Mk11 SharpEye en bande X et d’une capacité de communication par satellite, il sera mis en oeuvre par un équipage d’une trentaine de marins.

Cependant, et alors que l’on parle de plus en plus de « durcissement des opérations navales », l’aremement d’un POM est léger… puisqu’il se compose d’un canon télé-opéré de 20 mm et de quatre mitrailleuses [deux de 12,7 mm et deux de 7,62mm].

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