Armement terrestre : La France participe à un projet européen visant à améliorer l’identification des menaces
C’est une brique technologique qui pourrait être utile au futur système principal de combat terrestre [MGCS / Main Ground Combat System] franco-allemand… Du moins si celui-ci finit par sortir de l’ornière. En tout cas, la France et l’Allemagne prendront part à son développement.
En effet, le 13 janvier, l’Agence européenne de défense [AED] a indiqué qu’elle venait de lancer un projet visant à améliorer la reconnaissance, l’identification et le ciblage automatiques des menaces pour les systèmes de combat terrestres.
Appelé ATRIT [Automatic target/threat recognition, identification and targeting for land systems], ce programme doit permettre de doter un blindé de la capacité à acquérir, identifier et engager des cibles au moins trois fois rapidement par rapport aux modes actuels.
Et cela suppose de relever plusieurs défis technologiques, les systèmes de ciblage automatique étant, par exemple, trop sensibles aux variations des conditions métérologiques, en particulier quand celles-ci se dégradent, le taux de fausses détections ayant tendance à augmenter significativement. Par ailleurs, si ATRIT fera appel à des algorithmes d’intelligence artificielle pour aider à détecter, suivre, hiérarchiser et sélectionner des cibles, aucun tir ne devra être « automatique » dès qu’une menace sera identifiée. En clair, l’homme restera « dans la boucle ».
La direction de ce projet, doté d’un budget de 2 millions d’euros, a été confiée à l’Allemagne. La France y participe, comme la Grèce, les Pays-Bas, la Pologne et… la Norvège [qui n’est pas membre de l’Union européenne, ndlr]. Un consortium a été mis en place à cette fin. Emmené par l’allemand Rheinmetall, il réunit notamment IABG [Allemagne], Safran et Thales [France] ISD SA [Grèce] et PCO [Pologne].
Le projet ATRIT se déroulera en deux temps. Il s’agira d’abord de concevoir l’architecture du système, selon plusieurs modules [comportement humain, connaissance de la situation à 360°, fusions de données, etc], puis, entre 2024 et 2026, de développer des démonstrateurs.
À noter que, en octobre dernier, l’AED a également lancé un autre projet susceptible d’avoir une application pour le MGCS. Appelé AMALIA [Additive Manufacturing of Metallic Auxetic Structures and Materials for Lightweight Armour], il vise à mettre au point des blindages plus légers… tout offrant une meilleure protection. Les travaux sont coordonnés par l’italien Rina Consulting – Centro Sviluppo Materiali S.p.A. Pour la France, l’École polytechnique et l’Office national d’études et de recherches aérospatiales [ONERA] y participent.