La FREMM Bretagne a surveillé la frégate russe « Amiral Gorshkov », armée de missiles hypersoniques

Le 4 janvier, sous la supervision du président russe, Vladimir Poutine, la frégate « Amiral Gorshkov », affecté à la flotte du Nord, a appareillé de la base navale de Severomorsk pour une mission dans l’océan Atlantique [et, peut-être, en Méditerranée et dans l’océan Indien], avec des missiles 3M22 « Zirkon » [ou Tsirkon] à son bord.

Pour rappel, faisait partie des armes « invicibles » dévoilées par le chef du Kremlin en mars 2018, le Zirkon est un missile hypersonique qui, selon les données disponibles, serait en mesure de parcourir 500 à 1000 km à la vitesse de Mach 9 [neuf fois la vitesse du son, ndlr], après avoir une altitude comprise entre 30 et 40 km. La frégate Amiral Gorshkov avait été désignée pour effectuer ses essais de qualification. À noter qu’il équipera également les sous-marins d’attaque russes.

« Comme je l’ai déjà dit, il n’y a d’équivalents dans aucun pays du monde » a commenté M. Poutine, au moment du départ de ce navire. « Je suis sûr que des armes aussi puissantes protégeront de manière fiable la Russie des menaces extérieures potentielles. Cela contribuera à garantir les intérêts nationaux de notre pays », a-t-il ajouté.

Évidemment, accompagnée par le pétrolier-ravitailleur « Kama », la frégate Gorshkov fait l’objet d’une surveillance étroite par les pays de l’Otan au large desquels elle navigue, même si elle reste dans les eaux internationales. Ainsi, la marine royale norvégienne l’a tenue à l’oeil en déployant des avions de patrouille maritime P3C Orion au moment de son passage en mer de Norvège. Et parmi les photographie prises à cette occasion, on voit que la lettre « Z », symbole des opérations russes en Ukraine, a été peinte sur l’un des îlots du navire.

Lors de son passage en mer de Norvège, la frégate a effectué un « exercice visant à repousser une éventuelle attaque aérienne ennemie […] dans des conditions hydrométéorologiques difficiles » et au moyen « d’une simulation informatique de la situation tactique », a indiqué le ministère russe de la Défense.

Puis, le navire russe ayant continué sa route vers la mer du Nord et la Manche, la Royal Navy a pris le relais de la marine royale norvégienne, en déployant la frégate de type 23 HMS Portland, avec son hélicoptère Merlin. Et, le 12 janvier, la frégate « Amiral Gorshkov » est arrivé dans l’océan Atlantique.

Son « équipage de […] continuera bientôt à effectuer des missions dans des zones désignées de l’océan Atlantique. Depuis qu’il a quitté la base principale de la flotte du Nord, Severomorsk, le navire a déjà parcouru plus de 2 000 miles nautiques », a en effet expliqué Moscou. Et, comme la route du navire russe l’a mené au large des côtes françaises, la Marine nationale a naturellement relayé son homologue britannique.

En effet, ce 14 janvier, la Préfecture maritime de l’Atlantique [ATLANT] a précisé que, placée sous le commandement de l’Otan, la frégate multimissions [FREMM] Bretagne a été désignée pour accompagner le bâtiment russe dans le golfe de Gascogne, jusqu’à la sortie de celui-ci de la zone de responsabilité française. Un avion de patrouille maritime Atlantique 2 a également été sollicité.

A priori, l’Armada Española s’apprête à prendre la suite de la FREMM Bretagne [si ce n’est déjà le cas]. « L’Otan pense que [la frégate russe] entrera en Méditerranée par le détroit de Gibraltar. C’est pourquoi l’état-major de la Défense [espagnole] a préparé une opération militaire qui sera activée à l’approche de l’Espagne, si ces prévisions se réalisent », a rapporté le quotidien El Debate, ce 14 janvier.

Pour rappel, affichant un déplacement de 5400 tonnes pour 135 mètres de long et 16 mètres de large, la frégate « Amiral de la flotte de l’Union soviétique Gorshkov » [son nom complet, ndlr] est issue du projet 22350. Pouvant naviguer à la vitesse de 30 noeuds, elle est dotée de 16 systèmes de lancement vertical pouvant lancer des missiles Oniks, Kalibr et Zirkon ainsi que de 32 autres cellules pour des missiles surface-air Redut et 8 tubes lance-torpilles. Elle est également armée d’un canon de 130 mm.

Photo : Marine royale norvégienne

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