Les chars légers AMX-10RC promis à l’Ukraine par la France seront livrés « dans les deux mois »

Le 4 janvier, le président Macron fait savoir que la France céderait des chars légers AMX-10RC à l’Ukraine, mais sans en préciser les modalités, celles-ci devant alors être discutées au niveau ministériel. D’où l’échange téléphonique entre Sebastien Lecornu, le ministre français des Armées, et Oleksii Reznikov, son homologue ukrainien, huit jours plus tard.

Cela étant, le communiqué publié à l’issue de cet entretien par le ministère des Armées est succinct… « Les ministres sont convenus que la livraison des chars de combat légers de fabrication française AMX-10RC […] aurait lieu dans les deux mois », indique le texte, qui ne précise par le nombre de blindés cédés à l’armée ukrainienne… Ni comment se fera l’approvisionnement en obus de 105 mm [non conforme aux stantards de l’Otan, ndlr] que tire ce type de blindé…

Cependant, selon une information donnée par Europe1 le 10 janvier, un premier une dizaine d’AMX-10RC seraient d’abord envoyés en Ukraine, l’objectif étant d’arriver « à une trentaine dans les prochains mois ».

Mais cela dépendra de deux variables : l’impact sur les capacités de l’armée de Terre, alors que celle-ci a commencé à remplacer ses AMX-10RC par des Engins blindes de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar, et la capacité à former les équipages ukrainiens [probablement à Canjuers, au sein du 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique, dont c’est la mission].

Sur ce point, le communiqué du ministère des Armées indique que les deux ministres ont « acté l’organisation rapide des formations des soldats ukrainiens à l’utilisation » des AMX-10RC. À noter, au passage, que M. Reznikov a « salué la qualité des [deux] systèmes de défense aérienne Crotale récemment livrés par la France et utilisés pour protéger Kiev lors des récents bombardements russes ».

Quoi qu’il en soit, la cession d’AMX-10RC à l’Ukraine a incité d’autres pays à en faire autant. Tel est le cas de la Pologne, qui a promis de donner au moins 14 chars de combat Leopard 2PL à l’armée ukrainienne.

La Finlande serait également prête à lui emboîter le pas, selon son président, Sauli Niinistö. Mais à la condition qu’il y ait une « approche européenne commune pour soutenir l’Ukraine à cet égard ». D’autant que la situation finlandaise est particulière : ce pays partage une frontière de 1400 km avec la Russie… et son adhésion à l’Otan n’a pas encore été officialisée, la Turquie et la Hongrie ne l’ayant pas encore ratifiée. Comme, du reste, pour la Suède, dont le Premier ministre, Ulf Kristersson, a affirmé qu’une décision de livrer des Leopard 2 [ou Stridsvagn 121/122] devrait être « clarifiée d’ici quelques semaines ».

Mais ces éventuelles livraisons de Leopard 2 à l’Ukraine doivent d’abord obtenir l’autorisation du pays où ils ont été produits, c’est à dire de l’Allemagne.

Vice-chancelier et ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck [écologiste] a déclaré, le 12 janvier, que Berlin « ne devrait pas empêcher d’autres pays de prendre des décisions pour soutenir l’Ukraine ». Seulement, le même jour, sa collègue de la Défense, Christine Lambrecht [sociale-démocrate], a indiqué qu’il n’y avait encore « aucune demande de la Pologne ou d’autres nations » pour la livraison de Leopard 2 à Kiev.

Photo : © Jeremy BESSAT/armée de Terre

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]