Le 68e Régiment d’Artillerie d’Afrique valide l’association du CAESAr avec le mini-drone SMDR

Avec le tir d’une pièce d’artillerie, comme le CAESAr [Camion équipé d’un système d’artillerie], une équipe d’observateur infiltrée au plus près des positions adverses est chargée d’acquérir le plus précisément possible les coordonnées des objectifs à détruire, notamment avec des jumelles Vector 21 [qui intègrent un télémètre] associées à un GPS [ce qui forme le « kit Viper », ndlr] ou avec des Jumelles infrarouge multifonctions longue portée [JIM LR] pour les observations nocturnes. Elle peut également utiliser un VAB OBS [Véhicule de l’Avant Blindé-OBServateur], équipé d’une tourelle d’observation stabilisée, de postes radios et d’un GPS. Ou bien encore des mini-drones.

Jusqu’à présent, les unités d’artillerie disposaient de DRAC [pour Drones de renseignement au contact], aux performances limitées, avec, par exemple, une portée des liaisons de 10 km au grand maximum [à condition de voler à 500 mètres d’altitude]… alors qu’un CAESAr peut envoyer un obus de 155 mm sur une cible située à une trentaine de kilomètres.

D’où l’intérêt du Système de mini-drones de reconnaissance [SMDR], encore appelé « Spy’Ranger », dont les premiers exemplaires ont été livrés par Thales à l’armée de Terre en juin 2020. Et ceux n’ont pas tardé à être utilisés en opération extérieure.

« Mis en œuvre par quelques militaires , il permet, pendant plusieurs heures, de jour comme de nuit, d’effectuer à plusieurs dizaines de kilomètres des missions d’observations et de surveillance de zones à proximité de nos emprises mais également lors de nos déploiements », avait expliqué l’armée de Terre, en janvier 2021.

Seulement, sur le territoire national, les SMDR ont fait l’objet de restrictions de vol jusqu’en avril 2022, faute d’avoir auparavant pu obtenir de certification auprès de l’autorité technique de navigabilité de la Direction générale de l’armement [DGA].

Pour rappel, d’une envergure d’environ 3,80 mètres pour une masse de 14,5 kg, ce mini-drone dispose d’une autonomie de 2h30 et de la capacité à transmettre, en temps réel, un flux vidéo en haute définition de manière sécurisée jusqu’à… 30 km de sa station de contrôle. Soit une distance trois fois plus importante par rapport à ce que permettait le DRAC…

Quoi qu’il en soit, le 68e Régiment d’Artillerie d’Afrique n’aura pas tardé à associer le SMDR au CAESAr, à l’occasion d’une campagne de tirs effectuée à Canjuers [Var], dans le cadre de sa préparation opérationnelle en vue de son prochain déploiement en Roumanie [mission Aigle], sous l’égide de l’Otan.

En effet, explique l’armée de Terre, cette campagne a permis de mener une « formation d’adaptation de coordination des appuis feu [CAF] au profit de la section drone », conclue par un exercice de synthèse sur le camp de La Valbonne.

« Cette formation visait à faire acquérir les connaissances suffisantes pour exécuter des tirs d’artillerie simple, sous la responsabilité d’un observateur d’artillerie, dans l’attente de formations normées qui leur permettront d’effectuer un tir d’artillerie observé par drone en autonomie », poursuit l’armée de Terre.

En outre, elle a également été l’occasion de valider sur le terrain la procédure de tirs sous « observation drone », après des simulations via le système « Virtual battlespace 3 » [VBS3], qui offre des entraînements tactiques dans un milieu « immersif et réaliste ».

Reste que, pour l’armée de Terre, « cette capacité [SMDR] ajoute un vecteur d’acquisition utilisable au-delà de la ligne des contacts en cas d’engagement […] tout en s’assurant une boucle renseignement-feux raccourcie au sein du régiment d’artillerie et en appui de la 7e Brigade Blindée [BB] ».

© Armée de Terre/CCH Adrien C.

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