Londres confirme la participation d’avions furtifs russes Su-57 « Felon » à des missions contre l’Ukraine

Depuis le début de la guerre en Ukraine, et hormis des frappes effectuées avec des missiles hypersoniques « Kinjal », les forces russes ont apparemment peu utilisé leurs équipements les plus récents, comme le char T-14 Armata ou les robots de combat de type Uran. Cependant, en octobre dernier, Moscou a assuré avoir engagé des chasseurs-bombardiers dits de cinquième génération Su-57 « Felon » pour des raids contre des systèmes de défense aérienne ukrainien.

« La technologie furtive implémentée lors du développement des avions de chasse de cinquième génération s’est avérée tout à fait efficace. Nous savons que les Su-57 n’ont jamais été repérés par les radars et les installations de défense aérienne de l’Otan pendant leurs missions », avait alors déclaré une source proche du Kremlin, selon le site AviaPro.

Évidemment, il n’était alors pas possible de confirmer une telle affirmation de manière indépendante… Toutefois, l’engagement de Su-57 Felon dans des missions en Ukraine n’aurait rien eu d’étonnant… dans la mesure où deux prototypes de cet appareil avaient été brièvement déployés en Syrie en 2018.

Cela étant, ce 9 janvier, le ministère britannique de la Défense [MoD] a finalement confirmé que des Su-57 « Felon » avaient bien été utilisés par les forces aérospatiales russes [VKS] pour des « missions contre l’Ukraine »… et non dans l’espace aérien ukrainien. Et ce premier engagement remonterait à juin 2022.

Les « missions [des Su-57] se sont probablement limitées à survoler le territoire russe et à lancer des missiles air-sol ou air-air à longue portée » contre des objectifs situés en Ukraine, avance le MoD, dans son évaluation quotidienne de la guerre russo-ukrainienne.

Les appareils sollicités feraient partie des cinq exemplaires dont dispose le 929e centre d’essais en vol des VKS, basé à Akhtubinsk. « Comme il s’agit de la seule base connue abritant des ‘Felon’, ces avions ont probablement été impliqués dans des opérations contre l’Ukraine », estime le renseignement britannique.

Quant à la raison pour laquelle ces Su-57 n’ont pas été envoyés dans l’espace aérien ukrainien, celui-ci explique que la « Russie a très probablement pour priorité d’éviter les atteintes à la réputation » du Su-57 Felon qui « découleraient de toute perte » éventuelle. Ce qui réduirait les perspectives d’exportation et pourrait « compromettre des technologies sensibles ». Et d’ajouter : « Ceci est symptomatique de […] l’aversion au risque de la Russie pour l’emploi de ses forces aériennes dans la guerre ». Cependant, ces dernières ont déjà perdu 68 appareils depuis le début du conflit, notamment des bombardiers tactiques et des avions d’attaque au sol.

Une autre raison qui n’a pas été avancée par Londres est que le nombre de Su-57 disponibles est faible. Du moins l’était-il en juin puisque quatre exemplaires supplémentaires ont été livrés par l’usine de Komsomolsk-sur-l’Amour [qui appartient au conglomérat OAK/UAC, ndlr] à la fin de l’année dernière.

Pour rappel, d’un envergure d’environ 14 mètres pour une longueur de 19,8 mètres et une masse au décollage de 35.000 kg, le Su-57 « Felon » est doté de quatre soutes d’armement [dont 2 sur les flancs pour les missiles air-air] et de 6 pylones externes. Équipé de radars en bande L et en bande X, il peut voler à la vitesse de Mach 2,42, à 19.000 mètres d’altitude, pour un rayon d’action de 2150 à 3500 km. Il est question de lui associer le drone de combat S-70 Okhotnik-B, qui est encore en cours de développement. Au total, 76 exemplaires ont été commandés à ce jour.

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