Environ 950 militaires allemands ont demandé à ne pas être déployés dans une zone de guerre

Quand on s’engage dans l’armée, on sait généralement à quoi s’attendre… Notamment que l’on est susceptible d’être déployé sur des théatres extérieurs ou des régions en guerre, quelle que soit, d’ailleurs, la spécialité choisie. « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà », disait Blaise Pascal. Ou plutôt, ce qui est vrai en Allemagne ne l’est pas forcément ailleurs…

En effet, bien que professionnelles depuis que la conscription a été suspendue en 2011, les forces armées allemandes [la « Bundeswehr »] ont conservé une disposition qui permettait aux appelés de demander à ne pas servir dans une « zone de guerre ». Plus précisément, celle-ci ne s’applique désormais qu’aux soldats qui s’étaient engagés avant la fin du service militaire ainsi qu’aux réservistes.

Alors qu’elle devait s’en tenir à un rôle purement défensif au moment de sa création, en 1955, la Bundeswehr a vu ses missions évolué au fil du temps, avec de plus en plus d’engagements dans des opérations extérieures, que ce soit sous l’égide ou non des Nations unies. D’où cette clause autorisant ses militaires à demander à ne pas servir dans des zones de guerre.

Même si elle ne s’applique qu’à un nombre réduit de soldats, cette clause connaît un succès… grandissant, notamment chez les réservistes. C’est en effet ce qu’a confié à la presse allemande un porte-parole du ministère allemand de la Famille et des Affaires civiles [qui s’occupe du « Service volontaire fédéral »… et du traitement des demandes d’exemption au sein de la Bundeswehr].

Ainsi, rapporte la Deutsche Welle, la radio publique allemande, un peu « moins de 1000 militaires de la Bundeswehr » [951 exactement, ndlr] ont demandé à être exemptés de servir dans les zones de guerre » en 2022. Soit cinq fois plus par rapport à l’année précédente, avec 201 demandes. Et environ 20% concerne des engagés. Selon les explications avancées, ce phénomène tient à la guerre en Ukraine et aux « tensions accrues, en particulier avec la Russie ».

Un autre souci pour le ministère allemand de la Défense est l’attractivité du métier des armes. Depuis le début de l’année 2022, « le nombre de candidats à un engagement est en baisse », avait déploré un porte-parole de l’Office fédéral de la gestion du personnel de la Bundeswehr, auprès de la RND [Redaktionsnetzwerk Deutschland], en septembre dernier.

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