Les premières discussions entre Dassault Aviation et la Colombie au sujet du Rafale n’ont pas abouti

En décembre, la Colombie a fait connaître son intention de se procurer 16 chasseurs-bombardiers Rafale auprès de Dassault Aviation afin de remplacer au plus vite les avions de combat Kfir de ses forces aériennes, arrivés au bout de leur potentiel. Cette annonce était une surprise étant donné que le nouveau président colombien, Gustavo Petro, venu de la gauche, avait assuré que les réformes sociales et économiques passeraient avant un tel achat.

Seulement, comme l’a expliqué la présidence colombienne dans un communiqué, « l’exploitation et l’entretien des Kfir coûtent cher et peuvent être risqués. La Colombie est aujourd’hui pratiquement le seul opérateur de la plateforme Kfir. Cela signifie qu’aucun avion ni pièce de rechange n’est produit, c’est-à-dire qu’il s’agit d’une capacité non durable ».

Pour rappel, la question du remplacement des Kfir est ancienne… Et plusieurs pistes ont été explorées. Et elle devait se jouer entre des F-16 d’occasion proposés par les États-Unis, le Gripen du suédois Saab et le Rafale. Le choix de ce dernier a été justifié par des raisons économiques. Et très certainement que des considérations politiques ont aussi été prises en compte…

Quoi qu’il en soit, Bogota a visiblement voulu aller vite sur ce dossier puisque à peine le choix du Rafale était-il annoncé qu’il a été fait de discussions avec Dassault Aviation en vue, selon la presse locale, de trouver un accord d’ici la fin de l’année 2022.

Et pour cause : le ministère colombien de la Défense était autorisé par un document émis par le Conseil national de la politique économique et sociale [CONPES] à engager une enveloppe de 678 millions de dollars d’ici au 31 décembre pour l’achat de nouveaux avions de combat. Soit de quoi financer trois ou quatre appareils ainsi que des prestations annexes [formation, logistique, simulateurs, etc]. Le reste viendrait par la suite.

« Les paiements seront effectués cinq ans après la signature du contrat afin de ne pas sacrifier les ressources qui sont aujourd’hui indispensables aux dépenses sociales », avait expliqué Iván Velásquez, le ministre colombien de la Défense, précisant qu’un budget total de 3 milliards de dollars serait affecté à cet achat.

En réalité, Bogota a couru deux lièvres à la fois, selon les propos tenus par M. Velásquez sur les ondes de la radio La W, le 2 janvier. « Malheureusement, lors des pré-négociations qui ont eu lieu à la fin de l’année [dernière], nous n’avons pas réussi à confirmer avec les Français ou avec les Suédois », a-t-il en effet déclaré.

Les industriels « n’étaient pas intéressés par une première vente de trois à cinq avions en utilisant le budget approuvé par le gouvernement précédent mais voulaient plutôt négocier pour un total de 16 avions », a ensuite expliqué le ministre. Toutefois, a-t-il assuré, « il y aura des efforts continus cette année pour voir si un achat est possible ». Ce qui suppose d’obtenir une nouvelle autorisation de la CONPES. Ce n’est qu’après que les discussions pourront reprendre avec Dassault Aviation ou… Saab.

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