Aux Philippines, le JAS-39 Gripen semble bien placé pour s’imposer face au F-16 Viper

Sa souveraineté sur plusieurs de ses îlots et récifs situés en mer de Chine méridionale étant ouvernement contestée par Pékin et ayant à faire face à la persistance d’une menace jihadiste, Manille met les bouchées doubles pour moderniser et renforcer ses capacités militaires, en s’adressant notamment à la Corée du Sud pour ses forces navales et aériennes, ainsi qu’à Israël, qui vient récemment de livrer deux nouveaux navires lance-missiles rapide [FAIC-M] ainsi que les premiers chars légers Sabrah.

Cependant, plusieurs dossiers sont en attente depuis plusieurs années. Comme celui concernant l’achat de deux sous-marins [et pour lequel le français Naval Group espère placer son Scorpène]. Ou encore comme celui relatif aux avions de combat. Comme tout est prioritaire pour les forces armées philippines, Manille doit faire des choix… alors que ses finances sont contraintes.

Déjà, la force aérienne philippine a reçu douze chasseurs légers F/A-50 « Golden Eagle », acquis auprès de Korea Aerospace Industries 460 millions de dollars. Mais c’est encore insuffisant, au regard de l’étendue de l’archipel. Aussi, en 2019, le gouvernement philippin avait dit envisager l’achat de douze chasseurs-bombardiers de 4e génération… et de préciser que le choix se ferait entre le F-16 Block 70/72 « Viper » de l’américain Lockheed-Martin et le JAS-39 Gripen du suédois Saab.

Deux ans plus tard, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, donna son feu vert à l’achat de 12 F-16 Viper à Manille… pour un montant alors évalué à peu plus de 2,4 milliards de dollars. Une somme à laquelle il fallait ajouter 120 millions de dollars pour 12 missiles anti-navires AGM-84-L-1 Harpoon Block II. Étant donné que Manille avait prévu une enveloppe de seulement un milliard de dollars, les choses en restèrent là.

Cela étant, Stockholm n’a pas perdu de vue ce contrat potentiel… En effet, l’ambassadrice de Suède aux Philippines, Annika Thunborg, a récemment poussé la candidature du JAS-39 Gripen auprès de Jose Faustino Jr, le ministre philippin de la Défense, lors d’une « visite de courtoisie », le 21 décembre.

En effet, rapporte la Philippine News Agency [PNA], les échanges entre la diplomatie suédoise et le ministre philippin ont surtout porté sur l’offre de Saab concernant le Gripen. Offre à laquelle Manille n’est manifestement pas insensible. « M. Faustino a dit reconnaître le potentiel de la coopération bilatérale entre les Philippines et la Suède, en particulier dans l’industrie de défense et la logistique », écrit l’agence, ce 27 décembre.

A priori, la proposition de Saab se démarque de celle faite par Lockheed-Martin par la possibilité offerte à Manille de louer les JAS-39 Gripen. Un tel dispositif avait d’ailleurs été proposé à la République tchèque et à la Hongrie, qui y ont depuis trouvé leur compte.

Reste que les marques d’intérêts des autorités philippines pour le chasseur-bombardier suédois s’accumulent… Au début du mois, le général Connor Anthony David Canlas a visité l’usine de Saab et volé à bord d’un JAS-39D lors d’une visite en Suède, faite quelques jours avant de passer le témoin au général Stephen P. Parreño à la tête des forces aériennes philippines. En outre, au même moment, le président philippin, Ferdinand R. Marcos Jr, recontrait le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, à Bruxelles, en marge d’un sommet entre l’Union européenne et l’ASEAN.

En tout cas, le Gripen a quelques atouts à faire valoir, à commencer par sa capacité à tirer le missile air-air longue portée « Meteor » ainsi que le missile anti-navire RBS-15 Mk.III, une capacité clé pour les forces philippines pour répondre aux revendications chinoises.

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