Un Falcon 200 de la Marine nationale a repéré deux navires militaires iraniens près de la Polynésie française

Durant l’été 2021, escorté par la frégate iranienne IRIS Sahand [classe Mowj], l’IRIS Makran, un ancien pétrolier de plus de 110’000 tonnes reconverti en bâtiment polyvalent, s’était aventuré dans l’océan Atlantique, avec sept vedettes lance-missiles de type Peykaap visibles sur son pont. Aussi, aux États-Unis, plusieurs responsables du Pentagone avancèrent l’hypothèse que cette formation devait probablement se rendre au Venezuela pour y livrer des armes… Ce qui ne fut pas le cas…

En effet, après avoir franchi le cap de Bonne Espérance, puis longé la côte occidentale de l’Afrique, l’IRIS Makran et l’IRIS Sahand furent repérés dans le golfe de Gascogne [où ils furent suivis par la frégate française Latouche-Tréville, nldr]. Puis les deux navires iraniens mirent le cap vers la Manche, puis la mer Baltique, afin de se rendre à Saint-Petersbourg, terme de la première partie de leur mission, pour participer à la parade navale organisée à l’occasion du 325e anniversaire de la marine russe.

En tout cas, ce périple fut une première pour les forces navales iraniennes… Et, à l’époque, Téhéran avait expliqué que l’un des objectifs de cette mission était de « démontrer la capacité » de sa marine à « naviguer dans les mers défavorables et les condition météorologiques difficiles » de l’océan Atlantique.

Visiblement, la marine iranienne, dont les capacités se concentrent sur les opérations littorales, s’est donnée un nouveau défi : celui d’envoyer des navires dans l’océan Pacifique. Ainsi, le 25 décembre, le commandant de la zone maritime de l’océan Pacifique et les forces maritimes de l’océan Pacifique [ALPACI] a indiqué qu’un avion de surveillance maritime Falcon 200 « Gardian » de la Marine nationale avait repéré l’IRIS Makran [que l’on devine sur l’une des photographies publiées], escorté par la frégate IRIS Dena [classe Mowj], à l’ouest de la zone économique exclusive [ZEE] de la Polynésie française [et donc à plus de 15’000 kilomètres de l’Iran].

Et d’ajouter que l’équipage du Falcon 200 de la Flottille 25F avait établi le contact avec les deux navires iraniens. Ceux-ci « ont déclaré leur intention de traverser la ZEE au sud des Marquises pour un transit transpacifique », a indiqué ALPACI.

Il est compliqué de retracer le parcours suivi par l’IRIS Makran et l’IRIS Dena. A priori, ces deux navires ont fait une escale à Tanjung Priok, un des districts de Jakarta [Indonésie], en novembre dernier. Reste à voir le cap qu’ils vont prendre après avoir traversé la ZEE polynésienne. L’hypothèse la plus probable est qu’ils empruntent ensuite le canal de Panama pour rejoindre l’Atlantique… puis le Venezuela. Et sans doute que l’US Navy – silencieuse pour le moment – gardera un oeil sur ces deux navires iraniens.

Pour rappel, l’IRIS Makran a été admis au service en 2021. Ses capacités opérationnelles restent encore à préciser… Mais l’on suppose que, doté de différents capteurs et de moyens de guerre électronique,, il sert de « navire-mère » pour des opérations spéciales [ou asymétriques]. Son pont peut accueillir au moins cinq hélicoptères ainsi que des drones de type VTOL et quatre vedettes rapides.

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