Décidé en 2015, le passage des hélicoptères Tigre HAP au standard « Appui / Destruction » est arrivé à mi-parcours

À la fin de l’année 2015, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] disposait de 55 hélicoptères d’attaque et de reconnaissance Tigre, dont 40 en version HAP [appui et protection] et 15 portés au standard HAD [appui et destruction].

Dans les grandes lignes, la version HAP du Tigre est armée d’un canon de 30 mm, de roquettes de 68 mm et de quatre missiles Mistral. Celle dite HAD peut emporter en plus des missiles air-sol Hellfire II à guidage laser. En outre, elle bénéficie d’une propulsion plus puissante et d’une suite de guerre électronique améliorée.

L’ALAT devant compter 67 Tigre au total, après la commande de sept exemplaires supplémentaires à la faveur de l’actualisation de la Loi de programmation militaire 2014-19, il fut décidé de tous les porter au standard HAD, afin d’avoir une flotte homogène. Mais ce chantier prend du temps.

En effet, le premier des 37 Tigre HAP « rétrofités » au standard HAD a été livré à l’ALAT en décembre 2017. Le 19e vient de l’être, cinq ans plus tard. Ce qui signifie que ce programme est donc arrivé à mi-parcours.

« La DGA a réceptionné et livré à l’armée de Terre le 6e Tigre HAP rétrofité en version HAD sur les 6 prévus pour l’année 2022. Il s’agit du 19e sur les 37 prévus par le programme de rénovation », a en effet indiqué la Direction générale de l’armement [DGA], via Twitter, ce 23 décembre.

Selon la Loi de finances 2023, définitivement adoptée après un recours à l’article 49.3 par le gouvernement, cinq Tigre « rétrofités » de plus seront livrés à l’ALAT l’an prochain. Normalement, le dernier devrait lui être remis en 2026… Soit onze ans après la décision de lancer ce programme et de le confier à Airbus Helicopters.

À noter, que d’après l’avis budgétaire rendu en octobre par le député François Cormier-Bouligeon, la « disponibilité du parc des hélicoptères de reconnaissance et d’attaque se stabilise grâce à l’augmentation de la disponibilité du Tigre ». Et d’ajouter : « Cette tendance positive est néanmoins atténuée par l’évolution du parc Gazelle, dont la disponibilité est plus élevée mais dont le nombre d’appareils est en diminution ».

Dans un rapport publié en novembre 2017 par le Sénat, le coût du programme Tigre était estimé à 6,75 milliards d’euros « aux conditions de 2017 », en tenant compte du développement des versions HAP et HAD ainsi que du passage à un parc homogène.

Et ce n’est pas fini puisque cet hélicoptère sera prochainement porté au standard Mk3, à l’issue d’une rénovation mi-vie. Seulement, l’Allemagne ayant finalement décliné sa participation à ce programme [contrairement à l’Espagne], cette opération ne devrait concerner que 42 des 67 appareils de l’ALAT. À moins que la future LPM 2024-30 en décide autrement.

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