Le Mali a reçu des drones tactiques turcs Bayraktar TB-2

Mises en avant lors de la guerre du Haut-Karabakh, en Libye, en Syrie et, plus récemment, en Ukraine, les capacités du drone tactique turc Bayraktar TB-2 ont séduit plusieurs pays africains, notamment ceux aux prises avec les groupes armés terroristes [GAT] issus de la mouvance d’al-Qaïda ou de l’État islamique. Ainsi, le Niger en a commandé une demi-douzaine d’exemplaires [avec des avions d’entraînement Hükuş, également de facture turque], de même que le Togo, le Nigeria, le Burkina Faso ou encore le Maroc et la Tunisie.

Le Mali s’est également dit intéressé par cet appareil, produit par le constructeur turc Baykar. Seulement, étant donné l’alignement de Bamako sur Moscou et la présence du groupe paramilitaire russe Wagner aux côtés des Forces armées maliennes [FAMa], on aurait pu croire que la Turquie serait réticente à donner une suite favorable à cette marque d’intérêt, dans la mesure où la Russie aurait trouvé une occasion d’étudier de près le TB2.

Mais les forces russes connaissent déjà très bien le drone tactique de Baykar… pour l’avoir vu à l’oeuvre sur les théâtres d’opérations où elles sont engagées [et où elles ont très certainement récupéré des épaves de cet appareil].

Cela étant, la question du respect des droits de l’Homme auraient pu être frein à la vente potentielle de TB2 à Bamako… d’autant plus que plusieurs rapports successifs des Nations unies sur la situation au Mali ont fait état d’une hausse susbstantielle des exactions commises contre les populations civiles, tant par les GAT que par les forces gouvernementales maliennes et leurs supplétifs russes. Mais à Ankara, ce n’est pas vraiment un sujet…

Quoi qu’il en soit, le Mali a fini par obtenir ce qu’il voulait. En effet, des drones TB-2 ont été présentés au ministre malien de la Défense, le colonel Sadio Camara, lors d’une visite de la base aérienne de Mopti [centre du pays], le 21 décembre. Ces appareils, dont le nombre n’a pas été précisé, ont été acquis dans le cadre du partenariat établi entre Bamako et Ankara, a expliqué l’Office de Radio et Television du Mali [ORTM].

Pour rappel, un système TB-2 comprend une station de contrôle et jusqu’à six drones. D’une endurance d’au moins 24 heures, cet appareil a un rayon d’action limité à 150 km, ce qui, au regard de l’immensité du Mali, semble peu. Pouvant voler à la vitesse de croisière de 130 km/h à l’altitude maximale de 22’500 pieds, il emporte plusieurs types d’armes, dont des missiles UMTAS et de « micro-munitions » de précision MAM-C et MAM-L.

Outre ces drones TB-2, le Mali a également reçu, cette fois de la part de la Russie, plusieurs aéronefs, dont quatre L-39C Albatros, deux hélicoptères [un Mil Mi-24P et un Mil Mi-8] et deux avions d’assaut Su-25 « Frogofoot », dont un a été perdu en octobre. Ces appareils sont pilotés par des employés de Wagner.

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