Surveillance maritime depuis l’Espace : Le français Unseenlabs veut placer six satellites de plus en orbite

Le système d’identification automatique [AIS – Automatic Identification System], dont l’intérêt est de renforcer la sécurité de la navigation maritime, permet de suivre le trafic des navires civils… Sauf quand certains d’entre-eux veulent rester discrets en raison, souvent, de leurs activités illicites [pêche non autorisée, trafics…].

En outre, les données collectées via ce dispositif ne sont pas d’une fiabilité absolue dans la mesure où elles peuvent être falsifiées. Qui plus est, des bâtiments militaire peuvent se faire passer pour des navires commerciaux en usurpant les identifiants AIS de ces derniers…

D’où le soutien du ministère des Armées, via son fonds d’investissement Definvest, à la jeune entreprise rennaise Unseenlabs, laquelle a développé une solution reposant sur une constellation de nano-satellites capables de détecter des signaux radiofréquence [RF], c’est à dire les émissions électromagnétiques des systèmes électroniques à bord des bateaux. En clair, cette technologie permet de détecter tous les navires de surface, y compris ceux qui ne veulent pas être vus, quelles que soient les conditions météorologiques.

Cette année, la constellation d’Unseenlabs s’est étoffée avec la mise en orbite des nano-satellites BRO-6 et BRO-7 [BRO pour Breizh Reconnaissance Orbiter], grâce à l’américain SpaceX et le néo-zélandais Rocket Lab. En 2023, l’entreprise bretonne a l’intention de passer à la vitesse supérieure.

En effet, le nano-satellite BRO-8 décollera, en janvier prochain, de Cap Canaveral, à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX, dans le cadre de la mission Transporter-6. Cinq autres devraient le suivre par la suite.

« En 2023, ce sont 6 satellites supplémentaires qui devraient être prêts pour le décollage. Unseenlabs continuera à développer sa constellation pour collecter des données au-dessus d’une région d’intérêt de multiples fois par jour pour soutenir les applications commerciales et gouvernementales », a en effet indiqué l’entreprise, dans un communiqué.

Et d’ajouter : « La technologie embarquée sur la constellation d’Unseenlabs caractérise tous ces émetteurs en les géolocalisant dans un espace-temps précis permettant de donner à chaque navire en mer une signature unique, ou empreinte, pour surveiller sa localisation en mer. Cette capacité est essentielle pour les utilisations gouvernementales et commerciales et permet de surveiller des zones comme la Mer Baltique [surveillance des gazoducs], le Golfe de Guinée [piraterie, trafic, plateformes offshore] ou encore la Mer d’Arabie [pêche illégale].

Justement, s’agissant de la mer Baltique, si l’un des satellites d’Unseenlabs, qui a collecté « des dizaines de milliers de signatures électromagnétiques » depuis 2019, avait été sollicité au moment du sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2, en septembre, alors sans doute aurait-on une idée plus précise des responsables. Car, en attendant, et selon le Washington Post, il n’existe pas de preuve qui désignerait la Russie avec certitude… Et des sources du quotidien en même estimé qu’il serait probablement impossible de savoir qui a fait ce coup…

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