Le prototype du drone de combat turc « Kızılelma » a effectué son premier vol

En juillet 2021, le groupe turc, Baykar Defence, connu pour avoir développé le drone tactique Bayraktar TB2, leva le voile sur le programme MIUS, lequel devait alors aboutir sur un drone de combat [UCAV] pouvant être mis en oeuvre depuis le pont du navire d’assaut amphibie TCG Anadolu.

Le Pdg de Baykar Defence, Haluk Bayraktar, expliqua que cet appareil allait être doté d’une « intelligence artificielle » lui permettant de « prendre certaines décisions par lui-même », qu’il serait en mesure de voler à une vitesse de croisière proche de Mach 1 et qu’il aurait une capacité d’emport de 1,5 tonne. En outre, sa signature radar devait être réduite… malgré un plan « canard ».

« Nous le ferons décoller du TCG Anadolu sans l’aide d’une catapulte. Il pourra atterrir sur le navire à l’aide de brins d’arrêt et d’une crosse », précisa-t-il, avant d’annoncer le premier vol d’un prototype en 2023.

Depuis, Baykar Defence a signé un accord avec le motoriste ukrainien Ivchenko Progress, afin de se procurer des réacteurs AI-322F Turbofan, dans l’attente de pouvoir obtenir une nouvelle motorisation, basée sur le MS500 de Motor Sich.

Quoi qu’il en soit, le développement de ce drone de combat, désormais appelé Kızılelma, a été plus rapide qu’attendu. En effet, après des essais de roulage [ou cours desquels il a briévement quitté le sol], le prototype de cet appareil a effectué, avec succès, son vol inaugural le 14 décembre.

Selon les données disponibles, d’une masse maximale de 6 tonnes au décollage, le Kızılelma affiche une longueur de 14,7 mètres pour une envergure de 10 mètres et une hauteur de 3,3 mètres. Quant à ses performances, ce drone pourra voler à la vitesse maximale de 590 noeuds [Mach 0,9], à une altitude opérationnelle de 35’000 pieds [environ 11’000 mètres]. Son rayon d’action serait de 930 km. Enfin, il sera notamment équipé d’un radar à antenne active [AESA] de facture turque ainsi que de modules de guerre électronique et de renseignement électromagnétique.

Cela étant, la route est encore longue pour faire du Kızılelma un appareil embarqué, qui plus est à bord du TCG Anadolu, qui ne dispose évidemment pas de catapultes. En outre, la marine turque n’a pas d’expérience en matière d’opérations aéronavales… Et, à ce jour, avec le démonstrateur X-47B développé par Northrop Grumman, seule l’US Navy a réussi à récupérer un UCAV à bord de l’un de ses porte-avions au moyen de brins d’arrêt. Et il en ira de même pour le MQ-25 Stingray, un drone dédié au ravitaillement en vol.

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