Avec BALDUR, Nexter veut améliorer la gestion de l’énergie électrique à bord des véhicules blindés

Avec le combat collaboratif, l’électronique embarquée [ou vétronique] prendra de plus en plus de place à bord des blindés, comme le montrent déjà ceux du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] de l’armée de Terre, sont équipés.

Cela étant, le revers de la médaille est que les besoins en énergie électrique sont aussi plus importants. Et cela en fera un enjeu d’autant plus majeur qu’il est désormais question de doter, à l’avenir, ces blindés de groupes motopropulseurs [GMP] hybrides. Des travaux en ce sens sont d’ailleurs en cours pour le VBMR [véhicule blindé multi-rôles] Griffon.

En outre, les soldats aujourd’hui étant bardés de matériels optroniques, comme ceux dotés du système FELIN [Fantassin à équipements et liaisons intégrés], il faut aussi faire en sorte qu’ils puissent recharger les batteries… D’où l’initiative « BALDUR », que vient de lancer le français Nexter.

Selon les explications livrées par l’industriel, il s’agit d’une stratégie [dont le nom vient du dieu nordique de la Lumière] visant à « maîtriser l’énergie embarquée dans les véhicules blindés de demain », lesquels auront des besoins encore plus importants qu’actuellement.

D’après Nexter, le combat moderne passera par davantage de « capteurs intelligents pour aider à la prise de décision et […] décharger les soldats de certaines tâches »… ainsi que par un partage d’informations encore accrus. Aussi, « assurer l’alimentation » de la vétronique sera « de plus en plus crucial en opération ».

Aussi, l’industriel s’est donné trois objectifs, savoir « garantir l’alimentation sécurisée des équipements critiques des véhicules » tout en « renforçant la résilience des fonctions opérationnelles », « réduire les signatures thermiques, sonores et électromagnétiques face aux capteurs adverses » et « diversifier les sources d’énergie embarquée » en cherchant, dans le même temps, de « maîtriser la consommation ».

Pour atteindre ces objectifs, Nexter fait valoir qu’il a quelques atouts, à commencer par l’expérience acquise avec le programme SCORPION et la valorisation de son savoir faire en matière « d’électrification et énergie embarquée » par le programme européen FAMOUS, lancé pour encourager le développement de briques technologies destinées à la prochaine génération de véhicules blindés.

Cependant, la stratégie BALDUR suppose de faire un effort supplémentaire en matière d’innovation. Ses objectifs, explique Nexter, « imposent le développement de nouvelles technologies de gestion de l’énergie embarquée », comme le concept « d’architecture zonale » sur lequel travaillent ses ingénieurs. Celui-ci repose sur l’idée de répartir la vétronoque en différentes zones afin de « décentraliser la gestion d’énergie et d’isoler une partie défaillante voire touchée par une cyberattaque pour préserver l’ensemble du système électronique non-affecté ».

Enfin, Nexter se dit ouvert à toutes les technologies – civiles – déjà éprouvées. D’où un partenariat établi avec AKIRA Technologies pour concevoir un « groupe auxiliaire de puissance insonorisé [GAPI] » afin de répondre aux spécifications de la Direction générale de l’armement [DGA].

D’ores et déjà, ce GAPI, qui fonctionne grâce à des micro-turbines permettant d’augmenter significativement le temps de fonctionnement en mode « veille », équipera notamment les Serval et Griffon du programme SCORPION.

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