Airbus/SCAF : Un drone a été largué et piloté depuis un avion de transport A400M « Atlas »

En janvier 2021, dans le cadre de l’initiative « I4FCAS » [pour « Innovations for FCAS » ou « Innovations pour le SCAF – Système de combat aérien du futur], Airbus Defence & Space avait présenté un projet consistant à larguer un effecteur connecté [un drone, pour simplifier] depuis un avion de transport A400M « Atlas ». Et cela, avec le concours des entreprises allemandes Geradts GmbH et SFL GmbH, ainsi qu’avec celui du Centre allemand pour l’aéronautique et l’astronautique [Deutsches Zentrum für Luft- und Raumfahrt, DLR].

L’une des difficultés était alors de trouver une solution pour larguer un effecteur connecté depuis la soute d’un A400M. Puis de faire communiquer les deux appareils entre eux.

En février dernier, et après avoir obtenu toutes les autorisations nécessaires, une telle solution a été testée avec succès, un drone DO-DT 25 ayant pu s’extraire d’un A400M de la Luftwaffe [force aérienne allemande]… et même transmettre des données à celui-ci grâce au MACCS [Modular Airborne Combat Cloud Services], un dispositif mis au point par Airbus. Cet essai avait alors été réalisé avec l’appui du Wehrtechnische Dienststellen 61 [WTD 61 – Centre technique de la Bundeswehr pour les aéronefs et les équipements aéronautiques, ndlr].

Le 12 décembre, soit près de dix mois plus tard, une nouvelle étape a été franchie, lors d’un nouvel essai ayant réuni les mêmes acteurs que pour le précédent. Ainsi, comme en février, un Do-DT25 a été largué par un A400M. Puis, après l’allumage de ses deux réacteurs, l’équipage de l’avion de transport en a pris le contrôle. Et cela pendant la durée du vol.

Puis le contrôle du drone a été confié à un opérateur au sol, qui l’a fait atterrir « en toute sécurité ».

« L’excellente collaboration avec notre client et nos partenaires allemands sur cette campagne du lanceur de drones à partir de l’A400M est une preuve supplémentaire de la façon dont le
développement du SCAF fera passer l’innovation et les technologies au niveau supérieur « , a commenté Michael Schoellhorn, le Pdg d’Airbus Defence and Space. Et d’ajouter : « Le SCAF en tant que
système de systèmes commence à prendre forme maintenant ».

Dans son communiqué, Airbus souligne l’efficacité de « nouvelles méthodes de travail », comme le « prototypage rapide » et l' »approche commune des essais en vol », mises en oeuvre par le WTD 61, le DLR ainsi que les entreprises SFL et Geradts. « Cela a permis à l’équipe pluridisciplinaire de développer et d’intégrer le lanceur, dans un
contexte de système de systèmes, dans un délai très court. Tout au long du développement, ces nouvelles méthodes de travail collaboratif ont été soutenues par l’agence d’armement allemande, BAAINBw », soutient l’industriel.

Les effecteurs connectés [ou « déportés »], potentiellement dotés d’algorithmes d’intelligence artificielle, constituent l’un des piliers importants du SCAF. Pilier dont Airbus Defence & Space doit assurer la maîtrise d’oeuvre, avec MBDA et l’espagnol Satnus comme partenaires principaux.

Selon Airbus, un A400M pourra libérer jusqu’à 50 effecteurs déportés [ou 12 selon l’envergure] près d’une zone d’opération. Cela permettra, par exemple, de les faire évoluer en essaim afin de leurrer ou de saturer une défense aérienne adverses. Peu coûteux – et donc consommables – ils pourraient être utilisés pour des vols de renseignement dans des environnement constestés, voire pour des frappes.

À noter qu’il s’agit de la seconde annonce en l’espace de quelques jours faite par Airbus Defence & Space au sujet des « briques technologies » intéressant le SCAF. La semaine passée, l’industriel a dit avoir réalisé une « démonstration aérienne » au cours de laquelle deux avions de combat [simulés par des Learjet 35], un hélicoptère H145M et cinq drones Do-DT25 ont interagi ensemble au sein d’un réseau appelé CANDL [pour « Compact Airborne Networking Data Link].

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]