Northrop Grumman a dévoilé en partie le B-21 Raider, le futur bombardier stratégique de l’US Air Force

En 2015, le Pentagone confia à Northrop Grumman le soin de développer un nouveau bombardier stratégique, dans le cadre du programme LRS-B [Long Range Strike Bomber]. La valeur du contrat était alors estimée à 80 milliards de dollars, l’enjeu était de produire entre 80 et 100 appareils afin de remplacer les B-2 Spirit, B1 Lancer et autres B-52H Stratofortress.

Depuis, le LRS-B a été appelé « B-21 Raider »… Et quelques vues d’artiste de ce futur bombardier ont été parcimonieusement diffusées par l’US Air Force. Cependant, cela avait permis de constater que la conception de cet appareil allait être très proche de celle du B-2 Spirit [également conçu par Northrop Grumman, ndlr], la différence se jouant sur quelques détails ayant toutefois leur importance…

Comme par exemple au niveau des entrées d’air, celles-ci, « affleurantes », semblant s’inspirer du concept NACA, pourtant abandonné dans les années 1950 après des essais avec le North American YF-93. En effet, il était apparu à l’époque que ce système ne permettait pas de faire arriver l’air jusqu’aux réacteurs dans des conditions optimales.

Quoi qu’il en soit, la présentation officielle du B-21 Raider par Northrop Grumman, à Palmdale, le 2 décembre, était très attendue. Si elle a permis de confirmer certaines constatations faites à partir des vues d’artiste de ce futur appareil, elle n’aura pas été l’occasion d’en savoir davantage sur sa conception, le bombardier n’ayant été visible que de face.

Aussi faudra-t-il se contenter des quelques détails généraux livrés par l’industriel et les officiels américains. En réalité, si son aspect extérieur ressemble beaucoup au B-2 « Spirit », le B-21 Raider se distingue de son prédécesseur par ses sous-systèmes, sa connectivité et les matériaux avec lesquels il sera construit. Ce qui le rendra encore plus difficilement détectable par les radars.

Ainsi, par exemple, il faut plusieurs centaines d’heures de maintenance pour garantir la furtivité du B-2 Spirit, notamment au niveau de son revêtement. Ce ne sera plus le cas avec le B-21 Raider, grâce à un « nouveau matériau » censé être « plus résilient ». En outre, il sera encore « plus fiable ».

Par ailleurs, le B-21, dont une version sans équipage a été évoquée, « aura une portée qu’aucun autre bombardier ne pourra égaler », a fait valoir Lloyd Austin, le chef du Pentagone, soulignant que son « architecture ouverte » permettra de lui intégrer facilement de « nouvelles armes qui n’ont pas encore été inventées ».

Développé à l’aide de l’ingéniérie numérique, le Raider « a également été conçu comme le composant principal d’une plus grande famille de systèmes qui fourniront des renseignements, capacités de surveillance et de reconnaissance, d’attaque électronique et de mise en réseau multidomaine », a précisé Northrop Grumman, qui a qualifié son bombardier de « premier avion de combat de 6e génération ».

Cela étant, rien n’a été dit sur les caractéristiques techniques de ce nouveau bombardier. Et encore moins sur les performances dont il devra être capable. Et le seul chiffre que l’on peut se risquer à avancer à son sujet est son prix : environ 700 millions de dollars [coûts de recherche et de développement compris].

Le B-21 Raider effectuera son vol inaugural en 2023, sous réserve, toutefois, que ses essais au sol se déroulent sans problème. Selon Northrop Grumman, six exemplaires sont en cours d’assemblage.

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