Le ministère des Armées lance un appel à contributions sur l’avenir de la réserve militaire

Gagner de la masse et stimuler les forces morales au sein de la population française à la lumière de la guerre en Ukraine. Tels sont les ambitions affichées pour l’avenir de la réserve militaire, dont l’effectif est appelé à doubler dans les années à venir, comme l’a annoncé le président Macron lors de son discours prononcé à l’Hôtel de Brienne, quelques heures avant le défilé du 14-Juillet.

Cette ambition sera portée par la prochaine Loi de programmation militaire, actuellement élaborée par six groupes de travail [alliances et partenariats stratégiques, économie de guerre et équipement du combattant, environnement de travail et conditions de vie du militaire, espace et cyber, mémoire combattante et… avenir de la réserve militaire].

Ces groupes de travail sont censés réunir des militaires, des civils de la défense, des experts, des parlementaires, des représentants d’entreprises et d’associations, des organisations patronales et syndicales, des parlementaires et des chercheurs. Celui dédié à l’avenir de la réserve a tenu sa première réunion le 21 novembre dernier, en présence de Sébastien Lecornu, le ministre des Armées.

À cette occasion, l’objectif « un réserviste pour deux militaires d’active » à l’horizon 2035 a été affirmé.

Étant donné que, en 2021, la France comptait 205’000 militaires d’active et que cet effectif pourrait augmenter à l’avenir, il faudra donc recruter et retenir plus de 100’000 réservistes, contre 38’500 actuellement.

Selon le communiqué publié par le ministère des Armées à l’issue de cette première réunion du groupe de travail « réserve militaire », une quinzaine de mesures devant permettre d’atteindre cet objectif ont d’ores et déjà été avancées, dont le recul des limites d’âge, l’adaptation des critères d’aptitude médicale pour certaines spécialités, une meilleure reconnaissance des réservistes et de leurs employeurs [civils], etc.

Cela étant, les bonnes idées étant souvent celles auxquelles on n’a pas pensé, le ministère des Armées vient de lancer un appel à contribution afin de « nourrir la réflexion engagée » par le groupe de travail sur la réserve militaire.

« Dans la mesure où la réserve concerne chaque citoyen, toutes les contributions pour bâtir la réserve de demain peuvent être envoyées à l’adresse : reserves@minarm.fr », a-t-il indiqué, via un communiqué.

Ces contributions « seront examinées avec attention et participeront à l’élaboration de propositions remises au ministre par le groupe de travail fin janvier, afin de nourrir la prochaine Loi de programmation militaire », a assuré le ministère des Armées.

En attendant, le groupe de travail poursuit ses travaux. Après avoir abordé les questions relatives à la doctrine d’emploi de la réserve, le 28 novembre, il abordera les thèmes du recrutement, de la rélation employeur-réserviste et de la communication dans les seamaines à venir.

Cela étant, l’armée de Terre a, par exemple, déjà une idée sur ce qu’elle compte faire de ses réservistes.

« L’objectif du doublement des réserves a été confirmé par le ministre des Armées, et nous devons réfléchir aux ressources nécessaires pour y procéder. La professionnalisation de nos réserves pourra dès lors être engagée », a ainsi déclaré le général Pierre Schill, son chef d’état-major, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, en octobre.

Et d’ajouter : « Il existe plusieurs façons d’employer les réservistes dans l’armée de Terre. D’une part, les compléments individuels de réserve, qui occupent des postes à part entière au sein du fonctionnement des armées, doivent bénéficier de davantage de visibilité sur le volume d’activité et sur le temps d’engagement qui leur sera demandé. D’autre part, les réservistes en unités constituées qui doivent être correctement équipés et entraînés ».

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]