Les États-Unis envisagent de fournir à l’artillerie ukrainienne la capacité de frapper à plus de 150 km

Depuis que Moscou a déclenché les hostilités contre Kiev, les États-Unis ont livré aux forces ukrainiennes plus d’un millions d’obus ainsi que diverses autres munitions [missiles anti-chars Javelin, missiles anti-aériens Stinger, etc]. Aussi, les arsenaux se vident et peinent à se regarnir, alors que le conflit s’éternise.

« Certains stocks américains atteignent les niveaux minimaux nécessaires aux plans de guerre et à l’entraînement », alertait, en septembre, Mark Cancian, du Center for Strategic and International Studies [CSIS], récemment cité par le quotidien Le Monde. Selon lui, les États-Unis auraient ainsi envoyé en Ukraine le tiers de leurs réserves de missiles Javelin et Stinger tandis que les stocks de roquettes GMLRS [Guided Multiple Launch Rocket System], utilisées par le système d’artillerie M142 HIMARS, sont sous tension.

D’où la proposition faite par Boeing au Pentagone. En effet, rapporte l’agence Reuters, il serait question de livrer aux forces ukrainiennes des Ground-Launched Small Diameter Bomb [GLSDB].

Développée en partenariat avec le suédois Saab, cette munition associe une bombe GBU-39 SDB [Small-Diameter Bomb], habituellement utilisée par les chasseurs-bombardiers, au moteur fusée M26 qui propulse les roquettes tirées par les système HIMARS et MLRS [Multiple Launch Rocket System]. Soit deux composants « courants » dans l’inventaire américain, souligne Reuters. En outre, guidée par GPS, elle peut atteindre une cible située à plus de 150 km de distance.

Pour rappel, les États-Unis ont jusqu’à présent refusé de fournir à l’artillerie ukrainienne des missiles balistiques tactiques MGM-140 ATACMS [Army Tactical Missile System] qui, tirés par le M142 HIMARS, ont une portée de 300 km.

D’où l’intérêt de la GLSDB, qui permettrait ainsi à l’armée ukrainienne de frapper des cibles de haute valeur qui, pour le moment, sont hors de leur portée. Et donc de frapper les lignes logistiques russes.

Selon Reuters, Boeing a refusé de faire le moindre commentaire au sujet de cette éventuelle livraison de GLSDB à l’Ukraine. Quant au Pentagone, un porte-parole s’est contenté de rappeler que les États-Unis et leurs alliés « identifiaient et examinaient les systèmes les plus appropriés » susceptibles d’aider les forces ukrainiennes.

Cela étant, d’après Janes, le Pdg de Saag, Micael Johansson, a déclaré, en octobre, que des commandes de GLSDB étaient sur le point d’être signées, sans livrer plus de détails.

Quoi qu’il en soit, la semaine passée, les États-Unis ont annoncé une nouvelle aide militaire d’une valeur de 400 millions de dollars au profit des forces ukrainiennes. De quoi leur livrer des missiles pour le système de défense aérienne NASAMS, 150 mitrailleurs lourdes avec viseurs à imagerie thermique, des roquettes pour les M142 HIMARS, 200 obus guidés de 155 mm, 10’000 obus de mortier de 120 mm, des missiles anti-radars AGM-88 HARM, 150 Humvee, 100 véhicules tactiques légers, des pièces de rechange pour les obusiers de 105 mm et 20 millions de cartouches pour armes légères.

Illustration : Saab

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]