L’armée de l’Air et de l’Espace a déjà constaté 150 violations d’espaces aériens interdits depuis le début de l’année

Le bilan que publiera le Commandement de la Défense aérienne et des Opérations Aériennes [CDAOA] l’an prochain donnera sans doute plus de détails sur les interventions qui auront été menées en 2022 dans le cadre de la Posture permanente de sûreté aérienne [PPSA]. En tout cas, il est probable qu’il fasse état d’une activité sensiblement en hausse par rapport aux années précédentes. C’est, du moins, ce qu’a laissé entendre le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’armée de l’Air [CEMAAE], lors d’une audition à l’Assemblée nationale.

Pour rappel, le CDAOA avait compté 210 interventions d’avions de combat [Mirage 2000 et Rafale] pour répondre à des « situations anormales » ou bien encore à des violations d’espaces aériens interdits en 2019. La période covid, malgré la réduction drastique du trafic aérien, ne fut pas marqué par une baisse d’activité, bien au contraire… puisque les appareils de l’AAE décollèrent à 350 reprises au titre de la PPSA.

En 2021, le CDAOA a recensé 228 violations d’espaces aériens interdits, 98 pertes de contacts radio et 170 situations anormales « ayant entraîné l’intervention d’un avion de chasse ou d’un hélicoptère de l’AAE ». Et cette tendance à la hausse devrait donc se poursuivre en 2022 si l’on en juge par les données préliminaires communiquées aux députés par le général Mille.

« La posture permanente de sûreté aérienne (PPSA) est quant à elle exercée sous l’autorité de la Première ministre et placée sous la direction du commandant de la défense aérienne et des opérations aériennes », a d’abord rappelé le CEMAAE.

Cette PPSA « garantit la souveraineté nationale dans l’espace aérien français, en surveillant 15’000 mouvements aériens par jour, et assure la défense du territoire contre toute menace aérienne, terroriste ou étatique. Elle repose sur des moyens aériens, des centres de détection et de contrôle, un centre de commandement enterré et des règles d’engagement validées par la Première ministre », a-t-il ajouté.

Or, a poursuivi le général Mille, « pendant les huit premiers mois de l’année 2022, la PPSA a donné lieu à 177 décollages sur alerte, dont 120 d’avions de chasse et 57 d’hélicoptères, à la suite de plus de 100 pertes de contact radio et de 150 violations d’espaces aériens interdits ». « Cela représente une augmentation de plus de 40 % des missions de police du ciel par rapport à l’année passée », a-t-il précisé, après avoir rappelé que « à chaque instant, 400 aviateurs sont directement concernés par la PPS-A ».

Pilotes distraits ou peu au fait de la réglementation [qui, il est vrai, change régulièrement, la liste des zones interdites ayant été modifiée à deux reprises, entre 2020 et 2021]? Activités malveillantes? Toujours est-il que le général Mille ne s’est pas risqué à donner une explication cette inflation de violations d’espace aériens interdits.

Photo : Airborne Films

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