La frégate de défense aérienne « Chevalier Paul » a été survolée de façon dangereuse par des avions russes

Après avoir intégré le groupe aéronaval formé autour du nouveau porte-avions américain USS Gerald Ford [CSG 12], la Frégate de défense aérienne [FDA] « Chevalier Paul » a mis le cap, le 16 novembre, vers la mer Baltique pour y mener une misison de surveillance maritime et aérienne au sein du 1er groupe maritime permanent de l’Otan [Standing NATO Maritime Group 1 – SNMG1].

Et, visiblement, le bâtiment de la Marine nationale a reçu un accueil « musclé ». En effet, via un communiqué publié le 18 novembre, l’Otan a dénoncé le comportement « dangereux » et « non professionnel » de deux avions de combat russes lors du survol de la FDA « Chevalier Paul » et celui de la frégate néerlandaise HNLMS Tromp, qui est actuellement le navire amiral du SNMG1.

« Deux avions de chasse russes ont effectué une approche dangereuse et non professionnelle des navires HNLMS Tromp et FS Chevalier Paul dans la mer Baltique, le jeudi 17 novembre 2022, les survolant à une altitude de 300 pieds et ne répondant pas aux tentatives de communication », a en effet affirmé l’Otan, sans livrer plus de détails.

Cela étant, le Commandement maritime allié [Allied Maritime Command – MARCOM] a jugé cette interaction « dangereuse et non professionnelle » en raison de « l’altitude et de la proximité des avions » et aussi parce qu’elle a été « menée dans une zone de danger connue, qui a été activée pour l’entraînement à la défense aérienne ». En outre, a-t-il souligné, elle a « augmenté le risque d’erreurs de calcul, d’erreurs et d’accidents ».

Pour le MARCOM, si le pire a été évité, c’est grâce à la réaction des deux navires, lesquels ont « agi de manière responsable », conformément « à la réglementation maritime ».

« L’Otan réagira de manière appropriée à toute interférence avec l’activité légale de l’Otan dans la zone qui met en danger la sécurité de nos avions, navires ou de leurs équipages », a encore prévenu le MARCOM. « L’Otan ne cherche pas la confrontation et ne représente aucune menace », a-t-il conclu.

Avant la guerre en Ukraine, ce genre d’incident était presque monnaie courante, tant dans la région de la Baltique que celle de la mer Noire. En particulier pour les navires américains… Par exemple, en 2016, le « destroyer » USS Donald Cook avait été survolé à plusieurs reprises par un bombardier tactique Su-24 « Fencer » russe, celui-ci ayant enchaîné des passes jugées « agressives ». En avril 2018, l’amiral Christophe Prazuck, alors chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM] fit état de huit incidents de ce type ayant impliqué des frégates françaises lors des mois précédents.

Seulement, depuis février, la posture des forces russes a évolué. « En mer, les Russes sont régulièrement à moins de 2000 mètres de nos navires », avec « leurs systèmes d’armes actifs, comme ils nous le font régulièrement savoir en illuminant nos bâtiments avec leurs radars de conduite de tir », a récemment confié l’amiral Pierre Vandier, l’actuel CEMM. « Il faut avoir à l’esprit que, pour un navire de combat, la différence entre basse et haute intensité ne tient qu’aux ordres reçus », a-t-il précisé.

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