« Terminé, barre et machines! » pour le sous-marin nucléaire d’attaque Rubis

Le 21 octobre, sous les salutations de l’Escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque [ESNA], en présence de l’Ordre de la Libération et d’associations d’anciens sous-mariniers, le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Rubis a appareillé de la base navale de Toulon pour une ultime mission avant son retrait du service.

Commandé par le capitaine de corvette Laurent Falhun [équipage rouge], le SNA Rubis a accosté, pour la dernière fois, à la base navale de Cherbourg-en-Contentin, le 5 novembre. Selon le communiqué publié par le ministère des Armées à cette occasion, le sous-marin  » a contribué dans ses derniers nautiques à l’entraînement des forces sous-marins et des moyens de la Marine nationale en mer Méditerranée et en océan Atlantique ».

Mis en chantier à Cherbourg en 1976 et lancé, trois ans plus tard, sous le nom de « Provence », le « Rubis » aura été le premier sous-marin nucléaire d’attaque mis en oeuvre par la Marine nationale. Tête de série d’une classe devant compter initialement huit navires, il aurait dû être désarmé en 2017, soit au moment où son successeur désigné, le SNA Suffren, issu du programme Barracuda, devait être remis à l’ESNA.

Seulement, quelques complications industrielles contrarièrent ce calendrier… Et il fut donc décidé de prolonger la vie opérationnelle du SNA Rubis, après une remise à niveau [carénage de la coque, traitement d’obsolescences, modernisation de ses moyens de détection et de son système de combat, révision de ses équipements de sécurité plongée, rechargement du cœur nucléaire].

Finalement, le SNA Saphir, le deuxième de la série, fut désarmé en juillet 2019, ce qui permit, par ailleurs, de récupérer sa proue pour remplacer celle du SNA Perle, gravement endommagé par un incendie survenu lors d’arrêt technique majeur [ATM] à Toulon.

Alors que le SNA Suffren a récemment été admis au service et que le SNA Duguay-Trouin s’apprête à entamer ses essais en mer avant d’être livré à la Marine nationale, le Rubis va donc être prochainement retiré du service actif à l’issue d’une dernière cérémonie des couleurs à son bord, prévue en décembre.

« Au cours de ses 39 années de carrière, le SNA Rubis a parcouru près de 1 million de nautiques [50 fois le tour de la Terre], passé plus de 120’500 heures en plongée [près de 14 années] et effectué une centaine d’escales. Quarante commandants se sont succédé [19 sur l’équipage rouge et 21 sur l’équipage bleu] à sa barre », rappelle la Marine nationale. Il a en outre été impliqué une collision avec le pétrolier Lyria alors qu’il faisait surface, au large de Toulon, en août 1993… Et, en mars 2007, lors d’un entraînement, il toucha le fond de la mer, ce qui provoqua des dommages importants.

Quoi qu’il en soit, un autre SNA, le cinquième du programme Barracuda, reprendra les traditions du « Rubis », en mémoire du sous-marin mouilleur de mines du même nom qui rallia la France Libre dès juillet 1940 et qui fut fait Compagnon de la Libération par le général de Gaulle un an plus tard.

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